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Côte d'Ivoire : Simone Gbagbo défie le système et vise l’Élysée ivoirien

L’ancienne Première dame brise les doutes: Lors d'un entretien exclusif sur France 24, pas d’alibi, pas d’accord secret, mais une ambition claire conquérir le pouvoir face à Alassane Ouattara.
Simon Ehivet
Simon Ehivet

Invitée de l’émission Tête-à-Tête sur France 24, Simone Gbagbo s’est exprimée pour la première fois en tant que candidate officielle à l’élection présidentielle ivoirienne. En duplex depuis Abidjan, la présidente du mouvement des Générations Capables (GC) et candidate officielle à l'élection présidentielle du 25 octobre a livré une interview sans concession, revenant sur l'exclusion des grands leaders de l'opposition, son rôle et ses ambitions pour la Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire : Simone Gbagbo défie le système et vise l’Élysée ivoirien

Sur l’exclusion des opposants : « La solution était politique... Le gouvernement a refusé »

Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a validé seulement cinq candidatures, excluant plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Pascal Affi N’Guessan.

Si Simone Gbagbo a salué la transparence de l’institution, elle en conteste la légitimité politique :

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La décision de condamnation du président Laurent Gbagbo est une décision qui n’est pas juste, qui peut même être qualifiée d’unique par les tribunaux de Côte d’Ivoire.

Elle dénonce également l’exclusion de Tidjane Thiam, qualifiée elle aussi « d’injuste », et fustige le refus du pouvoir d’ouvrir un dialogue

La solution ne pouvait être que politique. Nous avons plaidé jusqu’au bout… mais le gouvernement n’a pas voulu convoquer le dialogue.

Un scrutin imparfait mais une participation assumée

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Malgré l’échec des discussions pour réformer la Commission électorale indépendante ou réviser la liste électorale, la candidate assume de se présenter :

Ces élections vont être encore plus difficiles, car nous n’avons obtenu aucune des réformes que nous avons souhaitées.

Plutôt que d’appeler à des manifestations, elle enjoint ses partisans à la vigilance :

Je parle de la possibilité que les électeurs eux-mêmes, dans les bureaux de vote, fassent le contrôle qu’il faut.

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Avec une image parlante, elle ajoute :

Tel que l’éléphant est couché, c’est comme ça qu’il faut le dépasser

<<Je n'accompagne personne >>: une candidate indépendante et déterminée

À ceux qui estiment que sa candidature sert à légitimer un scrutin déjà joué d’avance, Simone Gbagbo oppose une détermination sans faille :

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Je ne pars pas vaincue. Et je n'accompagne personne à ces élections-là. Je vais moi-même, en tant que candidate. Et je souhaite remporter ces élections 

a-t-elle martelé, précisant :

Je n'ai passé aucun accord, pour l'instant, avec personne.

Elle appelle même les électeurs de tous bords à se rallier à elle :

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J’appelle tous ceux qui n’ont pas pu concourir, leurs électeurs, leurs militants, à soutenir ma candidature… J’appelle même les électeurs du RHDP à me soutenir pour obtenir l’alternance.

Une critique frontale de la gouvernance Ouattara

La candidate n'a pas épargné le bilan du président sortant, rejetant l'idée d'une gouvernance irréprochable et rappelant les origines conflictuelles de son accession au pouvoir.

Je ne crois pas que la gouvernance d’Alassane Ouattara soit sans reproche.

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a-t-elle déclaré, soulignant un climat de répression :

nous subissons quand même beaucoup d'arrestations dans ce pays

Elle a aussi livré une analyse cinglante de la paix actuelle :

Aujourd'hui, on nous dit que le pays est en paix. Mais pourquoi est-ce qu'hier, le pays n'était pas en paix ? Parce que des gens sont venus faire la guerre. Le pays est en paix aujourd'hui […] parce que ceux qui sont dans l'opposition n'ont pas voulu emprunter le même chemin qu'eux

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Un appel au calme et une ambition affirmée

À l’approche du scrutin, Simone Gbagbo a aussi évoqué les violences électorales passées, rappelant les plus de 80 morts de 2020. Elle exhorte à la retenue :

J'espère que nous n'aurons pas de morts, ni de violences. […] Il faut que ceux qui assurent la sécurité assurent la sécurité sans se comporter en agresseurs et en partisans d'une des parties

Interrogée en conclusion sur ses chances de victoire, elle a affiché une confiance absolue, concluant l'interview sur une ambition percutante :

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Ah, je l’espère bien que je vais devenir la première présidente de la Côte d’Ivoire. Je crois la chose possible… Vous allez bientôt me rappeler pour me féliciter et m’appeler Madame la présidente

Alors que la campagne électorale s’annonce tendue, Simone Gbagbo se positionne comme une figure de ralliement d’une opposition divisée, décidée à créer la surprise face au président sortant Alassane Ouattara.