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Interview Arthur Banga : "À l'heure actuelle, je ne milite dans aucun parti politique" (partie 1)

Interview Arthur Banga : "À l'heure actuelle, je ne milite dans aucun parti politique" (partie 1)
Interview Arthur Banga : "À l'heure actuelle, je ne milite dans aucun parti politique" (partie 1)

Dans une interview exclusive accordée à Pulse CI, le Dr Arthur Banga s'est livré à la plume du média en passant en revue sa vison, ses passions, ses aspirations et son point de vue sur les sujets d'actualité. Dans cette première partie, vous retrouverez un Arthur Banga que vous ne connaissez peut-être pas.

1-Pouvez-vous vous présenter s'il vous-plaît ?

Je suis Arthur BANGA, passionné de foot, de culture générale et de politique. Libéral, conservateur et Houphouëtiste d'un point de vue des opinions. Je suis maître de conférences au département d'histoire de l'université Houphouët-Boigny, directeur de séminaire à l'école de guerre de Zambakro et chroniqueur média.

2-En quoi consiste votre travail au sein du labo Afrique de l’Ouest de la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie ?

La Fondation de l’Innovation pour la Démocratie a pour but de favoriser la culture démocratique sur le continent en réarmant la pensée démocratique, en formant et en mettant en réseau les acteurs pro-démocratie puis en accompagnant des initiatives innovantes dans le combat pour la Démocratie. Je suis chargé de coordonner les actions de la Fondation dans notre espace sous-regional en m'assurant de la prise en compte des spécificités de notre région et de ses acteurs. Un job passionnant qui me permet de porter des valeurs auxquelles je suis profondément attaché et de rencontrer de merveilleuses personnes.

3-Votre principale fonction c’est celle d’historien, qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser ce métier ?

Je suis un passionné de culture générale. Vous avez dû voir des vidéos de moi dans le concours Génies en Herbes. Je suis aussi un fainéant donc après le bac je me suis dit là où je pouvais moins travailler et prendre plus de plaisir c'était en fac d'histoire. C'était bon pour le plaisir. Je m'éclatais en cours et je performais. En revanche, on travaille trop en histoire.

4-Dans votre parcours, quel événement ou action a impacté votre vie ? Et quelles leçons en avez-vous tirées ?

il y en a tellement que j'ai du mal à choisir. Je pense que faire ma thèse sur l'armée ivoirienne m'a beaucoup apporté. Déjà, humainement faire une thèse c'est une expérience unique. Entre joies, doutes et larmes.

Dans mon cas, je suis sorti de mon pays. Vivre ailleurs, comprendre que les chansons Zouglou comme aventurier de magic system sont plus que la réalité.

Scientifiquement, elle m'a positionné dans les pionniers de la recherche stratégique en Côte d’Ivoire, dans la relation entre le monde universitaire et le monde militaire. Enfin, elle m'a mis au carrefour de l'histoire et de la géopolitiques.

5-En tant qu’historien, quel regard portez-vous sur la manière dont est enseignée cette discipline à l’école primaire et secondaire ? 

Je pense que dans le contenu on essaie d'aborder beaucoup de choses et c'est très intéressant. Ma fille en CE1 commence à me parler des peuples de la CI, ma nièce de l'impôt de capitation et je vois par exemple la bipolarisation dans le programme de terminale. Maintenant, on doit progresser sur les approches pédagogiques et essayer de faire travailler les enfants sur de petits projets pédagogiques en histoire mais qui peuvent aussi mobiliser des arts, de la recherche documentaire, des enquêtes orales.

Imaginez une classe de seconde à Bingerville qui vous fait un exposé suivi d'exposition photos sur la culture Ébrié. Des choses comme ça peuvent stimuler davantage.

6-Quelle place accorder à l’histoire orale dans la construction de la mémoire collective ivoirienne ?

On va plutôt utilise l'expression "sources orales" ou "enquêtes orales" plutôt que histoire orale. Les enquêtes orales sont fondamentales pour l'écriture de notre histoire. Déjà par la place de l'oralite dans nos cultures, par la multiplication des supports audio ou vidéo et surtout par le manque de sources écrites sur une bonne partie de notre histoire.

7-Que pensez-vous du mouvement actuel pour la restitution des biens culturels africains ?

C'est l'un des axes d'action du sommet de Montpellier et de tout le travail post sommet que nous poursuivons. C'est capital. C'est d'abord une ancienne aspiration et c'est surtout nous ramener une partie de nous. Un peuple se définit d'abord par sa culture. Nous espérons que toutes ces œuvres pillées soient restituées.

8-Etes-vous membre d’un parti politique, si oui, lequel ?

Non. À l'heure actuelle, je ne milite pas. Je l'ai fait par le passé et je pense que je le referai bientôt mais aujourd'hui non. Je me revendique de droite, libéral, Houphouëtiste. Ce sera dans ce camp que je reviendrai en politique plus active.

9-Que diriez-vous à ceux qui estiment que vous êtes "dur dans vos mots" sur les plateaux télé ?

C'est une question de perception pour les plus honnêtes. Je l'entends. Nous avons des cultures où nous sommes très polisses malheureusement j'ai appris à débattre dans d'autres contextes.

Après, il y a des gens qui sont heureux quand je me fais traiter de sous-traitant, de domestique ou d'impoli et qui me reprochent d'être dur.

10-Comment analysez-vous les élections présidentielles en CI à venir ?

C'est dommage qu'on prenne le chemin d'une élection sans le PPA-CI et le PDCI-RDA. Leurs candidats étant éjectés de la liste électorale. Aucune solution politique n'a été trouvée et ces partis se sont mûres dans un jusqu'au boutisme integriste. Dans ces conditions, l'enjeu principal des élections sera le taux de participation. Est-ce que le RHDP et les candidats qui seront retenus je pense notamment à Assale et à Billon pourront faire une belle campagne au point de susciter l'intérêt des Ivoiriens. On pourrait regarder aussi les performances que vont réaliser ces candidats. Billon dans l'idée d'atteindre un bon score pour montrer à son parti qu'il est une force et Assale pour voir le poids réel des troisièmes voix.

Vous retrouverez très bientôt une deuxième partie de cette interview.