Le 1er décembre est la Journée mondiale contre le VIH/SIDA. Cette date annuelle est un puissant appel à l'action. Elle sert à la fois à :
Rendre hommage aux millions de personnes qui ont perdu la vie à cause du Sida depuis le début de l'épidémie.
Sensibiliser aux risques de propagation du VIH et à la stigmatisation qui entoure les personnes séropositives.
Plaider pour une mobilisation accrue afin de respecter l'objectif des Nations Unies de mettre fin au Sida d'ici 2030.
L'accent est mis sur la nécessité de combler les inégalités d'accès à la prévention et au traitement, en particulier en Afrique subsaharienne.
L'épidémie mondiale et Africaine en chiffres (sources : ONUSIDA, 2024)
Malgré des décennies de lutte, le VIH reste un défi de santé publique colossal. On estime à 39,9 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde fin 2023. Rien qu'en 2023, environ 1,3 million de nouvelles infections et 630 000 décès liés au Sida ont été enregistrés.
L'Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée, concentrant près des deux tiers des personnes vivant avec le VIH. La vulnérabilité est particulièrement critique chez les femmes et les jeunes filles :
Les femmes et les filles représentaient 62 % de toutes les nouvelles infections par le VIH en Afrique subsaharienne en 2023.
Chaque semaine, 3 100 adolescentes et jeunes femmes (15-24 ans) contractent le VIH dans cette région, soulignant l'urgence de nouvelles stratégies de prévention.
Focus Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire est classée comme un pays d'épidémie généralisée mais stable. Les chiffres nationaux (Source : ONUSIDA, Ministère de la Santé) indiquent que le taux de prévalence dans la population adulte s'établit à 1,82 % en 2023. On estime à 420 000 personnes le nombre de personnes vivant avec le VIH, dont une majorité sont des femmes. Les efforts nationaux ont permis de réduire les décès annuels à environ 9 500. Un point d'alerte majeur est la recrudescence chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans, qui représentent une part importante des nouvelles contaminations.
Le nouveau vaccin Lenacapavir
La commémoration du 1er décembre a été l'occasion d'accueillir le déploiement du Lenacapavir (nom commercial : Sunlenca), une innovation majeure dans la prophylaxie pré-exposition (PrEP).
Fonctionnement et Avantage Révolutionnaire
Le Lenacapavir n'est pas un vaccin curatif, mais un antirétroviral de nouvelle génération agissant comme une PrEP à action prolongée. Il est un inhibiteur de la capside du VIH, une nouvelle classe thérapeutique très puissante qui empêche le virus de s'assembler et de se répliquer.
L'avantage qui le rend révolutionnaire est sa fréquence de prise :
Le Lenacapavir est un traitement injectable administré sous-cutanée.
Il ne doit être administré que deux fois par an (une injection tous les six mois).
Cette fréquence contraste fortement avec la PrEP orale actuelle qui requiert une prise quotidienne. L'injection bisannuelle simplifie drastiquement le protocole et assure une protection constante et efficace, avec une efficacité démontrée proche de 100 % dans les essais cliniques, notamment chez les femmes.
Déploiement en Afrique
Ce nouveau traitement, développé par Gilead Sciences, est déployé en priorité en Afrique subsaharienne, où l'urgence est la plus grande. Les premières campagnes d'injection ont été lancées dans les pays suivants :
Afrique du Sud
Eswatini
Zambie
Le Lenacapavir est jugé prometteur pour réduire considérablement le nombre de nouvelles infections, en particulier chez les adolescentes et jeunes femmes, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes.
Le regard des experts et l'enjeu de l'accès
L'arrivée du Lenacapavir est saluée comme un "game changer" par la communauté scientifique et les organisations de santé mondiale, mais elle s'accompagne d'un plaidoyer fort pour l'équité.
Position de l'OMS et de l'ONUSIDA
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement recommandé le Lenacapavir injectable pour la prévention du VIH. Cependant, la question du coût demeure critique. La Directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, a interpellé le laboratoire producteur pour exiger une accessibilité immédiate :
Le message est clair : Il faut rendre ce nouvel outil accessible maintenant, non pas dans plusieurs années, afin de maximiser son impact sur les populations les plus vulnérables.
Le défi de l'équité
L'enjeu crucial des prochains mois est de garantir que le Lenacapavir soit distribué sous licence générique dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les experts, y compris Médecins Sans Frontières (MSF), estiment que sans la suppression des conditions restrictives d'octroi de licences, cette molécule révolutionnaire ne pourra pas avoir l'impact espéré sur l'éradication du VIH.
La fin du Sida d'ici 2030 dépendra plus que jamais d'une volonté politique globale pour garantir l'équité des soins.


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