Le 12 novembre 2025, Yasmina Ouégnin a pris la parole sur ses réseaux sociaux pour annoncer qu’elle ne serait pas candidate aux prochaines élections législatives. Dans son message, elle explique les raisons de ce choix, revient sur ses années passées à représenter la circonscription de Cocody et rappelle que son engagement politique ne prend pas fin, mais change simplement de forme. Cet article revient sur le parcours de Yasmina Ouégnin, son action à l’Assemblée nationale et le sens de ce retrait, tout en analysant ce qu’il signifie pour son héritage et ses engagements futurs.
I. Le portrait : Yasmina Ouégnin, la voix indépendante de Cocody
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Yasmina Ouégnin est l'une des figures politiques les plus remarquées de la scène ivoirienne. Née en 1979, elle est l’héritière d’une lignée influente : fille de l'ambassadeur Georges Ouégnin, ancien directeur du protocole d'État sous Félix Houphouët-Boigny, elle incarne une continuité historique.
Pourtant, son parcours est rapidement devenu celui de l'indépendance. Femme d'affaires formée à l'assurance, fondatrice du cabinet AVEDIS, elle a transposé sa rigueur du secteur privé à l'arène politique. Élue pour la première fois députée de Cocody en 2011, elle a marqué les esprits par sa capacité à tenir tête aux appareils partisans. Sa réélection en 2016, en tant que candidate indépendante face au candidat investi par son propre parti, le PDCI-RDA, a fait d'elle un symbole de la nouvelle génération d'élus : engagée, affranchie et résolue.
II. Bilan à l'hémicycle : trois mandats
Au terme de près de quatorze années au Palais de l'Assemblée nationale, son bilan se dessine autour d'un rôle de contre-pouvoir constructif. Yasmina Ouégnin a été de toutes les batailles, notamment au sein du groupe parlementaire VOX POPULI, se positionnant souvent dans l'opposition pour défendre des idéaux de justice et de transparence.
Elle s'est distinguée par son engagement sur des questions de société souvent considérées comme "d'avant-garde" : la lutte contre la précarité menstruelle, le plaidoyer pour les droits des femmes et la lutte contre les violences sexuelles. Elle a constamment affirmé avoir eu à cœur "uniquement vos intérêts et votre bien-être" durant ses trois mandats, assumant une mission qu'elle qualifie elle-même de "sacerdoce".
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III. Analyse du message : un acte de maturité politique
Le 12 novembre 2025, dernier jour de candidature pour les élections législatives, Yasmina Ouégnin a annoncé sur ses réseaux sociaux qu’elle ne se représenterait pas. Son message, adressé à ses concitoyens de Cocody, est un acte de souveraineté politique dont la portée dépasse sa seule circonscription.
Le refus mûrement réfléchi
Elle déclare en toute franchise n'avoir pas répondu à l’appel de "candidature à la candidature" et annonce qu'elle ne briguerait pas de quatrième mandat de députée. Ce retrait n’est pas une réaction à une non-sélection, mais une décision prise après mûres réflexions, démontrant qu'elle contrôle son calendrier politique.
Après avoir porté les voix de Cocody "avec joie et passion", elle évoque le "passage de témoin". Ce geste, rare dans un paysage où l’on tend à s'accrocher au pouvoir, est un marqueur de maturité : savoir reconnaître la fin d’un cycle pour le bien du renouvellement démocratique.
Transformer, non renoncer
Elle précise clairement : "Pour autant, que personne ne s'y méprenne, je ne me retire pas de la ligne de front politique." Elle écarte l'idée d'une démission pour la substituer à celle de la "transformation de mon sacerdoce". En quittant l'hémicycle, Yasmina Ouégnin s'affranchit des contraintes locales du mandat pour se positionner sur une scène plus nationale. Elle réaffirme sa "ferme conviction que l'on peut servir son pays et ses concitoyens de diverses manières", concentrant son énergie sur l’instauration d'une vie démocratique saine et transparente et sur sa contribution aux débats essentiels pour l’avenir commun.
L'appel à l'unité
Malgré son parcours d’électron libre, elle clôt son message par un geste d’unité. Se définissant comme une "militante active et loyale du PDCI-RDA", elle exhorte les militants à se mobiliser autour des candidats investis. Ce ralliement, plaçant l’intérêt du parti au-dessus de son intérêt personnel, illustre son engagement institutionnel.
l'héritage et l'avenir
Yasmina Ouégnin laisse derrière elle un héritage solide à l’hémicycle : trois mandats marqués par des combats sociaux et un engagement citoyen constant. Son départ ouvre la voie à une nouvelle génération de députés, tout en signalant que la vie politique peut prendre plusieurs formes.
Pour l’avenir, on peut s’attendre à ce qu’elle continue à influencer la scène politique ivoirienne, non plus depuis le banc de l’Assemblée, mais comme militante active, conseillère et porteuse de projets citoyens, incarnant un modèle de leadership renouvelé et engagé.


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