Dans la matinée du lundi 19 mai 2025, le siège de la Mutuelle des Taxis Compteurs d’Abidjan (MATCA), situé dans le quartier du Plateau, a été le théâtre de violents échanges de tirs entre des transporteurs et les forces de l’ordre. Cet incident a provoqué plusieurs blessés des deux côtés et ravivé une crise interne qui secoue la MATCA depuis plusieurs semaines.
Contexte de l'incident
Vers 8 heures, une centaine de personnes arrivant en mini-cars (Gbaka) et motos ont tenté de prendre d’assaut le siège de la MATCA. Armés de pistolets, de gourdins et de barres de fer, ces assaillants ont brisé la porte principale et saccagé les lieux, déclenchant une riposte immédiate des agents de sécurité présents. Les forces de l’ordre, composées de la Gendarmerie Nationale et de l’Unité de Lutte contre le Grand Banditisme (ULGB), sont rapidement intervenues pour contenir la violence.
Face à la force de l’attaque, des échanges de tirs ont eu lieu. Un des manifestants a même tenté de désarmer un agent de sécurité, sans succès. Pour disperser les assaillants, les forces de sécurité ont fait usage de tirs de sommation, obligeant plusieurs à fuir dans la panique.
Bilan provisoire et mesures prises
Le bilan provisoire fait état de plusieurs blessés : 2 agents de sécurité touchés à la tête et au torse, un manifestant blessé au pied, ainsi que d’autres civils dont le nombre exact reste à préciser. 9 personnes ont été arrêtées sur place et conduites à l’ULGB pour être entendues dans le cadre d’une enquête qui vise à élucider les motivations et les commanditaires de cette attaque.
Cette violente confrontation est arrivée alors que la MATCA est secouée par l’arrestation de son directeur général le 16 avril 2025 par l’Unité de Lutte contre la Grande Criminalité. Ce coup de filet a attisé les tensions internes, provoquant divisions et contestations parmi les membres de la mutuelle. Certains groupes de transporteurs dénoncent une gouvernance opaque et réclament plus de dialogue.
Les propos du président du SYCPROCI
Le président du Syndicat des conducteurs professionnels de Côte d’Ivoire (SYCPROCI), Konaté Sidiki s'est exprimé sur le plateau de Life Talk : "J'ai essayé d'assainir le secteur, mais j'ai été combattu par des autorités de ce pays, je ne vais pas citer leur nom ici. J'ai vu des autorités qui roulaient leur propre taxi VTC. Plus de 12500 taxis appartiennent à des autorités ivoiriennes qui ne payent aucune taxe à l'Etat de Côte d'Ivoire. Je parle avec des preuves et des précisions (...) On pouvait éviter ce qui est arrivé aujourd'hui... Il y a eu des blessés par balles, des blessés graves. J'ai été personnellement menacé, c'est pourquoi je n'ai plus mis les pieds à la MATCA..."
Les prochains jours seront décisifs pour apaiser la crise à la MATCA et restaurer la confiance dans cette institution indispensable à la mobilité dans la capitale économique ivoirienne.