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Le Sénat français a entamé, le 28 avril 2025, le processus de restitution définitive du tambour parleur Djidji Ayokwe à la Côte d'Ivoire. Ce bien culturel, pesant 430 kg et mesurant 3,5 mètres, avait été confisqué par la France en 1916. À travers l’adoption unanime d’une proposition de loi en première lecture, le Sénat cherche à honorer l'engagement pris par Emmanuel Macron en 2021, qui avait promis de restituer cet objet rituel aux autorités ivoiriennes.
Le Djidji Ayokwe, ce tambour Atchan
Le tambour Djidji Ayokwe, appartenant aux Ébriés (ou Atchans), avait été volé lors de la colonisation française. La Côte d'Ivoire avait formellement demandé son rapatriement dès 2019. En 2022, une cérémonie de désacralisation avait précédé les travaux de restauration du tambour, supervisés par le musée du Quai Branly.
Ce tambour parleur occupe une place centrale dans l’art de la communication de l’ethnie des Ébriés. Il servait à avertir des dangers, à mobiliser pour la guerre et à convoquer les villages à des cérémonies. La restitution à la Côte d'Ivoire nécessite désormais une loi d’exception, puisque les collections publiques françaises sont soumises au principe d’inaliénabilité. Le texte adopté par le Sénat permettra de "déclasser" le tambour, le rendant ainsi disponible pour un transfert définitif.
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Un processus de restitution jugé lent
Le projet de loi a été soutenu par le gouvernement, notamment par la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a salué cette avancée. Toutefois, un grand débat persiste concernant l’absence de loi-cadre pour la restitution des biens culturels en général. Le président Macron s’était engagé en 2017 à accélérer le processus de restitution des biens coloniaux vers l'Afrique. En 2021, ce processus avait été concrétisé par le retour de 26 œuvres au Bénin, mais la lenteur de ce processus, en raison de l'absence de cadre législatif, demeure un obstacle majeur.
Le Djidji Ayokwe revient bientôt
Le tambour Djidji Ayokwe sera désormais remis à la Côte d'Ivoire dans un délai d'un an, conformément à la loi qui a été adoptée par le Sénat. Ce retour revêt une importance symbolique et répond à une demande légitime de la communauté atchan et de l’ensemble de la nation ivoirienne. Ce geste s'inscrit dans un cadre plus large de la reconnaissance et du respect du patrimoine culturel africain, tout en soulignant la nécessité de renforcer les liens entre la France et l’Afrique.
En dépit de ces avancées, la ministre Dati a insisté sur la prudence concernant la manière dont le sujet de la colonisation doit être abordé, pour éviter toute instrumentalisation politique du débat. Néanmoins, ce premier pas représente une étape significative dans le processus de restitution des biens culturels africains.