L'annonce d'une extension du délai de libération des joueurs convoqués pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2025 par la FIFA, permettant aux clubs de les retenir jusqu'au 15 décembre, a déclenché une vague de scandale et de frustration sur le continent africain. Cette décision, intervenue tardivement, vient perturber de manière significative la planification et les préparatifs des équipes nationales, créant un déséquilibre flagrant entre les impératifs des clubs européens et les besoins des sélections africaines.
Le revirement de calendrier et ses fondements
Selon les règles habituelles de la FIFA, les joueurs doivent être libérés deux semaines avant le début d'un tournoi continental.
Pour la CAN, qui démarre le 21 décembre au Maroc, cela correspondait à une mise à disposition des internationaux africains dès le 8 décembre, immédiatement après le week-end du 6–7 décembre.
Ce changement a été entériné suite à des négociations tenues notamment le 29 novembre entre la FIFA et l'ECA (Association Européenne des Clubs). L'information a été officiellement communiquée aux fédérations autour du 30 novembre/1er décembre.
L'ECA et l'UEFA auraient jugé une libération dès le 8 décembre "trop précoce", compte tenu du calendrier particulièrement dense des compétitions nationales et européennes en cette période de fin d'année.
Désorganisation, perte financière et préparation compromise
La nouvelle date du 15 décembre met les sélections nationales africaines dans une situation extrêmement difficile, frisant la catastrophe logistique et financière.
1. Perturbation des stages de préparation
De nombreuses nations avaient déjà programmé et organisé des stages de préparation et des matches amicaux dès la période du 8 au 18 décembre prévu des amicaux de haut niveau, essentiels pour peaufiner les systèmes de jeu. Ces programmes sont désormais menacés, doivent être revus ou devront se jouer avec des effectifs B ou C ce qui annule leur utilité sportive.
2. Impact financier et logistique lourd
Les fédérations africaines ont déjà engagé des frais considérables (hôtels, locations de terrains, réservations de vols pour les stages et les équipes adverses des amicaux) qui pourraient être perdus ou difficilement récupérables.
3. Préparation compromise
La période de préparation collective est réduite à moins d'une semaine avant le début du tournoi, ce qui est considéré comme insuffisant pour l'intégration des systèmes de jeu, la cohésion d'équipe et la préparation physique spécifique.
Une décision qui pose la question du respect et du double standard
Ce qui choque le plus dans cette affaire :
L’absence totale de consultation de la CAF
Ni la Confédération Africaine de Football, ni les sélectionneurs, ni les fédérations n’ont été invités à s’exprimer.
La décision est tombée unilatéralement, après une négociation entre la FIFA et les clubs européens.
Un double standard évident
Quand il s’agit des compétitions européennes ou sud-américaines, les règles sont strictement appliquées.
Mais pour la CAN, elles deviennent « ajustables » selon les souhaits de l’ECA.
Une hiérarchie implicite
La priorité donnée aux clubs européens renforce un sentiment déjà ancien chez beaucoup d'africain : le football africain est traité comme secondaire.
Le défi pour les nations Africaines
Ce délai supplémentaire pose un défi tactique et logistique majeur. Les sélectionneurs vont devoir adapter leurs plans de préparation de manière urgente, trouver des solutions pour maximiser le temps de cohésion et minimiser l'impact de ces jours perdus, tout en gérant la frustration générale.
Pour beaucoup, cette décision n’est pas seulement un contretemps logistique.
C’est un scandale qui met en lumière une profonde inégalité dans la gouvernance mondiale du football.


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