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Le silence est bruissant de paroles
Dans une longue réaction publique, l’ancien porte-parole des Forces Nouvelles, Sidiki Konaté également membre du Directoire Politique des ex-FN (2003-2010) et actuel député de Man-Commune a tenu à clarifier un point précis de l’interview accordée récemment par Charles Blé Goudé à la chaîne NCI.
Cité directement par l’ex-leader des Jeunes Patriotes, Konaté estime nécessaire de « rompre le silence » sur un pan essentiel de l’histoire politico-militaire ivoirie NCI et dire "ça part de vérité sur un extrait du passage de M. Blé Goudé à la chaîne de télévision. "
Avant l’accord de Ouagadougou : un dialogue discret et décisif
Konaté retrace d’abord le contexte de 2006–2007. Selon lui, avant même le Dialogue Direct de Ouaga, Guillaume Soro avait mandaté plusieurs cadres des Forces Nouvelles pour sonder la sincérité du camp présidentiel.
C’est dans ce cadre que Sidiki Konaté et Charles Blé Goudé « Zouzou », comme il l’appelle affectueusement — entament une série d’échanges réguliers.
Blé Goudé, d’après Konaté, se montre totalement favorable au processus et propose même un plan stratégique :
organiser une grande tournée dans la zone gouvernementale,
apaiser les esprits,
préparer les bases à accepter la paix.
Selon Konaté, cet engagement était crucial, car il représentait un gage de sincérité du camp Gbagbo pour les Forces Nouvelles.
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Après la signature de l’accord : une coopération assumée
Konaté affirme que la déclaration de Blé Goudé en faveur de l’Accord de Ouaga a joué un rôle déterminant dans la nomination de Guillaume Soro comme Premier ministre.
Plusieurs événements marquants sont rappelés :
l’ouverture de la zone CNO au camp présidentiel,
le grand meeting du stade Jessy Jackson,
la rencontre Wattao – Blé Goudé à Bouaké,
la Flamme de la Paix,
le retour progressif de l’administration.
Sidiki Konaté souligne que Blé Goudé s’est véritablement impliqué et que cet épisode a contribué à lui créer une image d’homme politique de renouveau.
Il ajoute même :
Ce fut un moment de courage politique et peut-être l’une des étapes ayant ouvert la voie à la levée des sanctions de l’ONU contre lui.
La rencontre chez Nady Bamba : ce que Konaté confirme et ce qu’il nuance
La précision la plus attendue concerne la scène de 2009 évoquée par Blé Goudé.
Konaté confirme la tenue de la réunion chez Madame Hadja Nady Bamba, résidence où se déroulaient régulièrement des rencontres politiques importantes.
Il confirme également que Blé Goudé avait commencé à changer de ton, critiquant l’Accord de Ouaga sous la pression de certains membres de son camp.
Mais sur l’épisode précis de l’agenouillement, Konaté apporte une réponse directe :
Je ne me souviens pas d’une scène où M. Blé Goudé se serait agenouillé pour demander pardon à M. Guillaume Soro, ni d’un ordre donné par Madame Nady Bamba pour qu’il le fasse.
Il concède toutefois:
Si cela est arrivé, que Dieu me pardonne ! Mais je n’en ai aucun souvenir après plusieurs tours dans ma mémoire
À cette période, affirme-t-il, les relations étaient globalement bonnes entre :
le président Gbagbo,
Nady Bamba,
plusieurs cadres du FPI,
Blé Goudé,
et les Forces Nouvelles.
Ils formaient ensemble ce qu’ils appelaient le “Bloc de la Paix”, opposé au “bloc des anti-accords”.
Konaté termine son texte avec une volonté claire d’apaisement.
Il insiste que son objectif n’est pas de créer une polémique, mais de replacer certains faits dans leur contexte réel.
Il affirme :
Je n’ai rien contre l’engagement politique de mon frère M. Blé Goudé, alias Zouzou, et je lui souhaite pleine réussite, In sha Allah. À chacun sa part de vérité. Dieu seul sait
Cette conclusion rappelle que, pour lui, l’essentiel n’est pas la contradiction, mais la préservation de la mémoire collective et l’apaisement des tensions.
Une réponse mesurée, mais ferme
Avec ce droit de réponse, Sidiki Konaté :
confirme certains éléments rapportés par Blé Goudé,
nuance d’autres, notamment la scène de 2009,
rappelle son rôle historique dans les Forces Nouvelles,
et place son intervention sous le signe du respect, malgré les divergences narratives.
Il laisse entendre que cette période ne peut être comprise que par ceux qui l’ont vécue de l’intérieur et que chacun porte sa vérité, ses souvenirs et sa propre lecture de l’histoire.