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Réélu à la présidence de la FECAFOOT, Samuel Eto’o a immédiatement enclenché une vaste réorganisation au sommet du football camerounais. Moins de 24 heures après sa reconduction, le comité d’urgence de la Fédération a annoncé le limogeage du sélectionneur belge Marc Brys, remplacé par le technicien local David Pagou. Cette décision, prise dans un climat déjà tendu, s’accompagne de choix forts : la première liste rendue publique par Pagou pour la CAN 2025 exclut les deux capitaines emblématiques, Vincent Aboubakar et André Onana.
Samuel Éto’o reconduit pour un second mandat
Le 29 novembre, au Centre d’Excellence de la CAF à Mbankomo, Samuel Eto’o a été réélu à la tête de la FECAFOOT avec 85 voix sur 87 (soit 97,7 % des suffrages exprimés) pour un mandat de quatre ans. Entouré d’observateurs de la FIFA et de la CAF, il a insisté sur la nécessité de restaurer l’autorité et l’autonomie complète de la Fédération.
Cette réélection intervient alors que le Cameroun sort à peine d’une élimination douloureuse dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Le climat de défiance entre Eto’o et Marc Brys, déjà palpable depuis plusieurs mois, n’a fait que s’accentuer au fil de divergences administratives et techniques profondes.
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Marc Brys démis de ses fonctions : des griefs nombreux et sévères
Refus d’assister à certaines séances de travail convoquées par la FECAFOOT.
Le 1ᵉʳ décembre, la FECAFOOT a officiellement mis fin au contrat de Marc Brys. Dans son communiqué, la Fédération énumère une longue série de manquements imputés au technicien belge.
Parmi eux :
Refus d’assister à certaines séances de travail convoquées par la FECAFOOT.
Publication de la liste des joueurs et organisation de conférences de presse sans autorisation, en violation des procédures de la Fédération.
Non‑respect de la charte marketing, mettant en péril les contrats avec les sponsors.
Transmission de listes de joueurs présélectionnés sans mentionner leurs clubs, refus de communiquer les programmes d’entraînement, les rapports post‑matchs, ou encore les listes définitives des joueurs retenus.
Méconnaissance des structures administratives, sportives et techniques de l’équipe nationale, collaboration avec des personnes étrangères à la FECAFOOT.
Refus de se conformer aux convocations, usage de subterfuges pour éviter les obligations de communication auprès de la presse, et tentative de détourner des joueurs en les incitant à la défiance envers la Fédération.
La Fédération estime que ces écarts répétés ont directement nui à “l’image et aux performances” des Lions Indomptables, déjà fragilisés par leurs récents résultats. Le limogeage apparaît ainsi comme la conclusion d’un bras de fer latent, devenu incompatible avec la nouvelle ligne directrice imposée par la présidence d’Eto’o.
Le nouvel entraîneur David Pagou prend les commandes… et frappe fort
Sitôt nommé sélectionneur, David Pagou a dévoilé la liste des joueurs convoqués pour la CAN 2025, qui débute le 21 décembre au Maroc. Et la grande surprise fût la nom présence de deux anciens : ni Vincent Aboubakar, capitaine, ni André Onana, capitaine adjoint, n’y figurent.
Ce choix radical, annoncé à moins de trois semaines du début de la compétition, symbolise la rupture avec la gestion précédente et s’inscrit dans la volonté affichée de “restaurer une discipline et une cohérence administrative” au sein des Lions Indomptables.
Pagou hérite néanmoins d’un contexte délicat : peu de temps pour imposer sa méthode, un groupe à remobiliser, et des attentes démesurées du public comme des dirigeants. La CAN 2025 s’annonce pour lui comme un baptême du feu.
Une réorganisation totale : urgence ou stratégie ?
La rapidité des décisions prises après la réélection d’Eto’o traduit une volonté de reprendre fermement les commandes du football national. Cette restructuration, appliquée dans l’urgence, vise à rétablir l’autorité de la FECAFOOT, réorganiser les circuits décisionnels et imposer un fonctionnement conforme aux standards administratifs, techniques et marketing exigés par la Fédération.
Mais cette transition express pose question : les Lions Indomptables auront-ils le temps de s’adapter ? L’exclusion de deux figures majeures du vestiaire pourrait fragiliser l’harmonie du groupe, tout comme la désignation tardive d’un staff remanié.
À quelques jours du coup d’envoi, le Cameroun se trouve à la croisée des chemins. Si la FECAFOOT espère relancer une équipe en perte de repères, le pari reste audacieux : nouveau sélectionneur, nouveau souffle disciplinaire, nouveaux choix forts… et moins de trois semaines pour reconstruire un collectif capable de rivaliser au plus haut niveau continental.
Pour Samuel Eto’o, ce début de mandat marque une volonté claire : celle d’imprimer sa ligne, coûte que coûte. Pour les Lions Indomptables, il représente un défi immense peut-être celui qui redéfinira l’avenir du football camerounais.