Le Ghana a décidé de mettre fin à une tradition vieille de 32 ans en renonçant à contracter un prêt syndiqué pour financer la campagne du cacao 2024/2025. Cette décision, annoncée par le directeur général du Ghana Cocoa Board (Cocobod), Joseph Aidoo, marque un tournant dans la gestion financière du régulateur, qui s’appuiera désormais sur des sources de financement locales plutôt que sur des prêts internationaux. Qu'en est-il ?
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Depuis 1992, le Cocobod finançait ses achats de cacao auprès des producteurs grâce à des prêts syndiqués, mobilisant chaque année plus d’un milliard de dollars. Cependant, face à des négociations infructueuses pour obtenir un prêt de 1,5 milliard de dollars et dans un contexte de restructuration de la dette nationale, le Cocobod a choisi de ne plus recourir à ce type de financement. Aidoo a précisé que cette nouvelle approche pourrait permettre d’économiser 150 millions de dollars en intérêts.
Les objectifs de la campagne
Pour la campagne 2024/2025, le Ghana prévoit de réduire sa production de cacao de 20 %, atteignant seulement 650 000 tonnes en raison de conditions météorologiques défavorables. Cette baisse de production, couplée à l'absence de financement étranger, pourrait avoir des répercussions sur la capacité de la Banque du Ghana à gérer la volatilité des taux de change. En effet, les revenus générés par la vente du cacao, payés en dollars, constitueront désormais une source essentielle pour les réserves de change du pays.
Les prochaines étapes du Cocobod seront suivies de près par les analystes, alors que le marché mondial du cacao demeure volatil. Les observateurs s'interrogent également sur la capacité du régulateur à financer l’achat d’engrais et de produits phytosanitaires, des éléments cruciaux pour soutenir la production cacaoyère dans un contexte économique de plus en plus complexe.