Quand les africains cultivent l'art de vivre ensemble à travers l'Ubuntu

C'est une philosophie d’Afrique australe qui estime qu'un individu n’existe qu’à travers sa relation avec les autres, avec la communauté. De cette manière de penser est tirée le Consciencisme de Kwame Nkrumah ou la Maât des Egyptiens anciens.

Popularisation d'Ubuntu

Si vous avez déjà entendu parlé de l'archevêque Sud-africain Desmond Tutu, vous connaissez peut-être l'Ubuntu. Il en est le promoteur. En effet, ce dernier était connu pour avoir popularisé dans le monde le concept d’Ubuntu. En 2008, au Sud-Soudan, lors d’une conférence sur l’Ubuntu, il déclarait:

"Un des adages dans notre pays est Ubuntu, l’essence d’être humain. L’Ubuntu traite particulièrement du fait que l’on ne peut pas exister en tant qu’être humain en isolation. Il traite de notre interconnexion. Tu ne peux pas être humain par toi seul et quand tu as cette qualité Ubuntu, tu es réputé pour ta générosité. Nous nous voyons trop souvent comme de seuls individus, séparés les un des autres alors que l’on est connectés et que ce que l’on fait affecter le monde entier. Lorsque l’on fait du bien, cela se répand; c’est pour l’ensemble de l’humanité".

Symbolique d'Ubuntu

 Ubuntu, en zoulou, qui signifie "le fait d’être humain", ramène l'essence de l'homme aux autres. Ce qui revient à dire qu'on ne peut rien faire sans les autres. Les personnes qui s'inscrivent dans cette dynamique sont bienveillantes, hospitalières, tolérantes, humbles, honnêtes, empathiques, respectueuses et toutes ces bonnes valeurs qui favorisent la paix et la cohésion.

Une personne qui possède de l’Ubuntu ne se sent pas menacée par le succès d’un autre membre de la communauté. Bien au contraire, elle partage la joie et les souffrances des autres. Cette philosophie a eu un rôle important dans la Commission Vérité et Réconciliation qui vit l’amnistie de certains initiateurs de l’apartheid en échange de leur témoignage.

Quelques grands hommes qui font d'Ubuntu le socle de leur vie

• Léopold Sédar Senghor

Pour le premier président du Sénégal Léopold Sédar Senghor, les sociétés noires et berbères non-noires d’Afrique sont des sociétés communautaires, basées sur l’activité générale du groupe, la solidarité en fonction du groupe, la communion des personnes. À la différence des sociétés occidentales qui constituaient selon lui une assemblée d’individus, une société collectiviste qui mettait davantage l’accent sur l’individu et ses besoins.

• Kwame Nkrumah

Kwame Nkrumah est originaire du Ghana et c'est un pays dont les sociétés traditionnelles dont la gestion se base sur l'Ubuntu avec la double gouvernance de la reine mère et du roi.

Les partisans d'Ubuntu estiment que si tous les africains le possède, il aura moins de violence et de guerre en Afrique. Êtes-vous en accord avec cette théorie ?