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10 septembre, un cri d’alerte : le silence peut coûter une vie

Le 10 septembre marque la Journée mondiale de prévention du suicide, une occasion de briser le silence, de sensibiliser et d’agir pour sauver des vies.
Une personne prête à se suicider/Freepik
Une personne prête à se suicider/Freepik

Et si aujourd’hui était justement le jour d’en parler ? Ce 10 septembre, on affronte ensemble une réalité trop souvent passée sous silence. Parce que derrière les statistiques, il y a des visages, des rires étouffés, des vies qui pourraient être sauvées. Cette journée mondiale de prévention du suicide est bien plus qu’une date sur un calendrier : c’est un appel urgent à tendre la main, à écouter, à agir. Parce qu’en effet, le silence peut coûter une vie. Mais une parole, juste une, peut la sauver.

Pourquoi cette journée est-elle si cruciale ?

Le suicide est un problème de santé publique majeur, mais souvent silencieux. Selon l’OMS, plus de 720 000 personnes meurent par suicide chaque année dans le monde, et c’est la 3ᵉ cause de décès chez les 15–29 ans. En Afrique, le taux est estimé à 11,4 suicides pour 100 000 habitants, mais certains pays dépassent largement cette moyenne.

En Côte d’Ivoire, le constat est alarmant : le pays enregistre environ 23 cas de suicide pour 100 000 habitants, soit le 3ᵉ taux le plus élevé du continent africain. Entre 2019 et 2021, on a recensé 418 suicides et 927 tentatives, avec une forte concentration chez les jeunes de 20 à 29 ans, qui représentent près de 29 % des cas. Derrière ces chiffres, il y a des vies brisées, des familles endeuillées et une société confrontée à un mal profond.

10 septembre, un cri d’alerte : le silence peut coûter une vie
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Un témoignage qui brise le silence

Maya a perdu sa grande sœur il y a quelques mois. En rentrant du travail, elle a découvert l’impensable : sa sœur avait bu une bouteille de javel. Transportée d’urgence à l’hôpital, elle n’a malheureusement pas survécu.

Maya confie avec douleur :

Jusqu’à aujourd’hui je n’arrive toujours pas à y croire ni à me retrouver. Elle ne m’a jamais rien dit, même si souvent je savais que ça n’allait pas. Je m’en veux de ne pas avoir cherché à comprendre ce qu’elle vivait pour pouvoir l’aider.

10 septembre, un cri d’alerte : le silence peut coûter une vie
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Ce témoignage poignant illustre à quel point le silence et l’absence de dialogue peuvent coûter une vie. Il rappelle aussi que la culpabilité laissée aux proches est lourde et durable.

Les causes les plus fréquentes en Côte d’Ivoire

Les études médico-sociales et témoignages révèlent plusieurs facteurs qui alimentent cette crise :

  • Facteurs socio-économiques : chômage, précarité financière, déscolarisation, pression sociale. Problèmes relationnels et familiaux : conflits conjugaux, ruptures sentimentales, rejet ou isolement.

  • Troubles psychologiques : dépression, anxiété, traumatismes non pris en charge.

  • Tabou autour de la santé mentale : peur d’être jugé ou incompris, difficulté d’accès aux soins spécialisés.

  • Usage nocif de l’alcool et des drogues : souvent associés à des comportements impulsifs.

Créer l'espoir par l'action" : Comment agir concrètement ?

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  1. Oser en parler

Abordez la question sans peur ni jugement. Demander directement à une personne si elle pense au suicide ne l’encourage pas à passer à l’acte ; au contraire, cela lui montre qu’elle est entendue.

  1. Écouter avec bienveillance

Accordez une oreille attentive, sans chercher immédiatement à donner des solutions. La simple écoute peut alléger un fardeau immense. 3. Encourager à consulter

  • En Côte d’Ivoire, des structures comme le Centre d’écoute SOS Suicide (1019) offrent une aide gratuite et confidentielle.

  • Psychologues, psychiatres, médecins généralistes sont des interlocuteurs clés.

  • En cas de danger immédiat, contacter les services d’urgence est vital.

  1. Prendre soin de soi

  • Reconnaître ses propres limites et émotions.

  • Pratiquer des activités de bien-être : sport, méditation, écriture, arts.

  • Éviter l’isolement : chercher du soutien auprès de proches ou de groupes de discussion. 5. Agir dans la société

  • Participer aux campagnes de sensibilisation.

  • Promouvoir la santé mentale dans les écoles, universités et lieux de travail.

  • Briser le tabou par des discussions ouvertes.

10 septembre, un cri d’alerte : le silence peut coûter une vie

La prévention du suicide ne se limite pas à une seule journée. C’est un engagement collectif et quotidien : tendre la main à un proche, cultiver la bienveillance dans nos communautés, et défendre l’importance de la santé mentale.

En ce 10 septembre, et au-delà, rappelons-nous qu’un simple geste peut changer une destinée. Vous pouvez sauver une vie.