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Musique : Le “Diss Track”, cette nouvelle arme des rappeurs fait fureur dans le rap ivoire

S’il y a un mot qui fait fureur dans le monde de la musique en Côte d’Ivoire actuellement, c’est bien le mot “Distrack”. Un mot assez connu dans l’univers rap, devenu presque un passage obligé pour tout artiste qui veut affirmer sa suprématie.
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Musique : Le “Diss Track”, cette nouvelle arme des rappeurs fait fureur dans le rap ivoire

Un mot, une attitude

Le terme “Diss Track” (ou “Distrack” dans le langage populaire) vient de l’expression anglaise “to diss”, qui signifie “manquer de respect” ou “critiquer”. Il désigne une chanson dans laquelle un artiste s’en prend directement ou indirectement à un autre, souvent pour régler des comptes, défendre son honneur ou simplement prouver sa supériorité artistique.

Dans le rap, le “diss” est une tradition. Il ne s’agit pas seulement d’une insulte musicale, mais d’un exercice de style, une démonstration de technique, d’ego et de créativité. À travers les punchlines, les métaphores et les rimes acérées, le rappeur prouve qu’il est plus fort, plus vrai et plus inspiré que son rival.

Des origines ancrées dans le hip-hop américain

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Les premiers diss tracks remontent aux années 1980 aux États-Unis, berceau du hip-hop. Des clashs légendaires ont façonné la culture rap :
- LL Cool J vs Kool Moe Dee,
- Nas vs Jay-Z avec “Ether” et “Takeover”,
- 2Pac vs The Notorious B.I.G., dont le mythique “Hit ’Em Up” reste l’un des diss les plus violents de l’histoire.

Ces confrontations ont souvent dépassé le cadre musical, devenant de véritables feuilletons suivis par tout le public rap. Elles ont aussi contribué à forger la légende de certains artistes, renforçant leur crédibilité et leur influence.

Le phénomène “Distrack” à la sauce ivoirienne

Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire a aussi sa scène de diss tracks. Avec la montée du rap ivoire et l’explosion des réseaux sociaux, les clashes entre artistes se propagent rapidement, attisant la curiosité du public. Des rappeurs s’affrontent désormais à coups de punchlines, chacun revendiquant sa place de “meilleur lyriciste” du pays.

Sur YouTube, TikTok ou X (ex-Twitter), les internautes réagissent, commentent, créent des mèmes, et transforment chaque diss track en événement culturel. Ce phénomène prouve que la culture du clash n’est pas seulement une imitation du modèle américain, mais une réappropriation locale où les artistes ivoiriens y injectent humour, satire, langage ivoirien et références typiquement nationales.

Les cas les plus récents de distrack que l’on a pu observer dans l’univers du Rap Ivoire sont bien entendu ceux sortis par le Primud d’or Himra, Didi B, Sindika, Nifa Fanafoule ou encore Suspect 95.

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Un moteur de créativité et de visibilité

Contrairement à ce que certains pensent, le diss track n’est pas forcément synonyme de haine. Souvent, il sert à réveiller la scène, à stimuler la concurrence et à pousser les artistes à se dépasser. Chaque clash devient une vitrine d’écriture, de flow et de maîtrise scénique. Pour les fans, c’est aussi un moyen de redécouvrir les talents cachés derrière les provocations.

Dans un paysage musical parfois dominé par l’afrobeat ou le coupé-décalé, ces diss tracks redonnent un souffle nouveau au rap ivoirien, en le rendant vivant, actuel et conversationnel.

Aujourd’hui, le mot “Distrack” fait partie du langage courant dans la musique ivoirienne. Derrière les rivalités se cache une réalité : les artistes se servent du diss comme d’un miroir de leur époque, un exutoire créatif où l’art se mêle à la compétition. Parce que dans le rap, comme dans la vie, il n’y a pas que le respect, il y a aussi la réplique.