Une journée pour célébrer l’imaginaire en mouvement
La Journée internationale de l’animation, instaurée par l’ASIFA (Association internationale du film d’animation) en 2002, rend hommage à la première projection d’images animées réalisée le 28 octobre 1892 par Charles-Émile Reynaud au Musée Grévin à Paris. Depuis, cette journée met à l’honneur un art qui allie technologie, créativité et émotion, et qui s’impose aujourd’hui comme un pilier des industries culturelles et créatives.
Mais au-delà du divertissement, l’animation est devenue un outil d’éducation, de communication et de valorisation culturelle, capable de transmettre des valeurs, de raconter des légendes et de sensibiliser à des causes sociales.
L’Afrique, nouvelle scène de l’imaginaire animé
Le marché africain de l’animation est en plein essor. En 2023, il était estimé à 13,3 milliards de dollars, avec une forte croissance attendue dans les années à venir. Pourtant, moins de 1 % du contenu animé diffusé sur le continent est produit localement. Cela montre l’ampleur du potentiel inexploité que recèle le secteur.
Cette dynamique est portée par la jeunesse africaine, une des plus nombreuse et des plus connectée au monde. Elle consomme massivement des séries animées, que ce soit sur les chaînes de télévision, YouTube ou les plateformes de streaming. Mais elle aspire aussi à voir naître des héros qui lui ressemblent, issus de ses propres cultures et imaginaires.
Un art au service de la créativité et de l’humour
L’animation en Afrique s’est d’abord développée à travers la publicité, un terrain d’expérimentation pour de nombreux studios. Aujourd’hui, elle s’étend à d’autres formes :
les séries éducatives et culturelles,
les clips musicaux,
les courts-métrages humoristiques,
et même les parodies ou satires sociales qui circulent largement sur les réseaux sociaux.
Ces formats montrent que l’animation n’est pas qu’un art d’enfance : c’est un langage universel, capable de faire rire, réfléchir ou émouvoir.
On le voit avec la vitalité des studios en Afrique du Sud ou au Nigéria, mais aussi avec l’émergence de séries ambitieuses en Côte d’Ivoire, qui puisent dans le riche patrimoine ouest-africain.
Les structures, piliers de la créativité
L’évolution du secteur repose sur des studios et institutions qui s’imposent comme des références :
Afrika Toon : pionnier du long métrage d’animation ivoirien (Pokou, princesse Ashanti, Soundiata Keïta), reconnu pour son engagement dans la valorisation du patrimoine africain.
Arobase Studio, Mafri Studio et Studios Boya : de jeunes structures dynamiques qui développent des séries originales et des contenus publicitaires.
Des écoles comme l’ESMA ou l’INSAAC, qui forment la prochaine génération d’animateurs 2D et 3D. L’AIFA (Association Ivoirienne du Film d’Animation), qui milite pour la structuration du secteur et la défense des créateurs.
Les grands noms mondiaux et africains de l’animation
Sur la scène mondiale, des studios comme Pixar, DreamWorks, Studio Ghibli ou Illumination ont façonné l’histoire de l’animation.
En parallèle, le continent africain fait entendre sa voix :
Triggerfish Animation Studios (Afrique du Sud), reconnu pour Zambezia et Khumba,
Kugali (Nigeria, Ouganda, Zambie), qui collabore avec Disney+ pour la série Iwájú,
Afrique Animation Production (Maroc) ou Reel View Studios (Nigeria), qui multiplient les partenariats internationaux.
Ces réussites prouvent que l'Afrique fait son bout de chemin et que l’animation africaine peut rivaliser avec les plus grands, tout en affirmant son identité culturelle et ses valeurs narratives uniques.
Vers une nouvelle ère de l’animation africaine
L’animation sur le continent entre dans une nouvelle ère, portée par une génération audacieuse et des événements qui célèbrent la créativité africaine. De plus en plus de festivals dédiés voient le jour et deviennent des vitrines incontournables :
Le NAICCON (Nairobi Comic Convention, Kenya), qui met à l’honneur les créateurs africains de jeux, de BD et d’animation ;
Le Lagos Comic Con (Nigeria), un rendez-vous majeur pour les fans de culture visuelle et d’animation 3D ;
Le Festival du Film d’Animation de Meknès (FICAM) au Maroc, reconnu à l’international pour son ouverture à la création africaine ;
Sans oublier le Festival du Film d’Animation d’Abidjan (FFAA), qui s’impose peu à peu comme le cœur battant de l’animation en Afrique de l’Ouest.
Ces initiatives traduisent une effervescence culturelle sans précédent. Elles offrent aux jeunes talents africains des espaces de visibilité, de formation et de collaboration, tout en favorisant des coproductions avec des studios internationaux.
Et dans cette dynamique continentale en pleine expansion, la Côte d’Ivoire essaie de se distinguer comme un véritable hub créatif, où de jeunes studios, des écoles et des collectifs façonnent un avenir prometteur pour l’animation africaine.


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