Lors de la Conférence des Ambassadeurs tenue le 6 janvier 2024, le Président français Emmanuel Macron a abordé la question sensible du retrait des troupes françaises dans plusieurs pays africains. Dans un discours jugé cru et critiques voilées, il a tenu à clarifier la position de la France et les objectifs de son gouvernement pour l’avenir. "Ce n’est pas parce qu’on est poli et correct qu’on se réorganise nous-même qu’il faudrait que ça se retourne contre nous en disant qu’il sont chassés d’Afrique", dit-il.
Un discours direct sur le retrait des troupes françaises en Afrique
Le Président a expliqué que la France avait proposé aux chefs d’État africains concernés une réorganisation de la présence militaire française. "Comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l’annonce", a-t-il précisé, rejetant l’idée que la France ait été “chassée” d’Afrique, une interprétation qu’il juge inappropriée. Selon lui, dans de nombreux pays, les dirigeants ne souhaitaient ni retirer complètement l’armée française ni réorganiser sa présence, mais ces décisions ont été prises conjointement dans un esprit de partenariat.
Un repositionnement stratégique et une redéfinition des relations
Pour l’avenir, Macron a annoncé la mise en place d’un “nouveau partenariat de défense” qui reposera sur plusieurs axes :
• Bases stratégiques : Maintenir des points d’appui militaires essentiels.
• Renforcement des capacités locales : Davantage de formations, d’équipements et de renseignements pour les forces locales.
• Nouvelles relations bilatérales : À l’image de celles développées avec le Bénin et en préparation avec le Nigeria.
“L’ingratitude, une maladie non transmissible”
Dans une séquence plus personnelle, Emmanuel Macron n’a pas manqué de critiquer ce qu’il perçoit comme un manque de reconnaissance de la part de certains dirigeants africains. "La France a eu raison d’intervenir contre le terrorisme en Afrique depuis 2013", a-t-il affirmé, avant d’ajouter : "L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir. C’est une maladie non transmissible à l’homme". Une déclaration qui, bien que teintée d’ironie, souligne le ressentiment face aux critiques croissantes visant la politique française en Afrique.
Si certains pays, comme le Bénin, accueillent favorablement cette nouvelle dynamique, d’autres, notamment au Sahel, affichent une méfiance croissante envers la présence française.