On assiste à un tournant historique de l'histoire politique du Togo ce samedi 3 mai 2025. Jean-Lucien Savi de Tové, proposé par le parti au pouvoir, l’Union pour la République (Unir), a été désigné Président de la République dans le cadre de la nouvelle architecture politique instaurée par la Ve République. L’élection, qui a eu lieu lors d’un vote au Parlement réuni en Congrès, a recueilli 150 voix favorables, soit l’unanimité des votants, pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois.
Un nouveau chapitre politique pour le Togo
L’un des changements les plus notables réside dans la transformation du rôle du président de la République. Suite à la réforme constitutionnelle de 2024, le président du Togo a vu ses fonctions se réduire à un rôle honorifique. Jean-Lucien Savi de Tové incarne désormais cette fonction symbolique, tandis que le pouvoir exécutif est désormais exercé par le président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé, sous une nouvelle architecture politique. L’arrivée de Savi de Tové à la tête de la République, bien qu’en grande partie honorifique, est un événement majeur qui marque la transition du pays vers un système parlementaire.
Qui est Jean-Lucien Savi de Tové ?
Jean-Lucien Savi de Tové, âgé de 85 ans, est une figure historique de la politique togolaise. Ancien ministre et docteur en sciences politiques formé à la Sorbonne, il a traversé plusieurs régimes en maintenant une ligne de conduite axée sur le dialogue et la stabilité. Son passé de prisonnier politique en 1979 et sa participation active à la Conférence nationale souveraine de 1991 font de lui une personnalité respectée, non seulement pour son engagement dans la société civile, mais aussi pour son intégrité morale.
Dans son rôle de président de la République, Jean-Lucien Savi de Tové aura pour mission de représenter l’unité nationale, bien que la gestion économique et stratégique du pays revienne désormais au président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé.
Faure Gnassingbé, toujours aux affaires
Plus tôt dans la journée du 3 mai, Faure Gnassingbé, président sortant du Togo, a prêté serment pour devenir le président du Conseil des ministres, fonction qui est désormais la plus haute fonction exécutive du pays. Cette décision a été prise suite à la révision constitutionnelle qui a supprimé la fonction de chef de l’État élu au suffrage universel direct, et instaurant ainsi un régime parlementaire. La nomination de Faure Gnassingbé à la tête du gouvernement renforce sa position dominante à la tête du pays.
À 59 ans, Faure Gnassingbé a succédé à son père, Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le Togo pendant près de 38 ans. Depuis son ascension au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé a fait face à des critiques de l’opposition, qui l’accuse de vouloir se maintenir indéfiniment au pouvoir. L’adoption de la réforme constitutionnelle a exacerbé ces critiques, notamment de la part de la société civile et des partis d’opposition, qui dénoncent un "coup d’État institutionnel". Cependant, Faure Gnassingbé, loin de se laisser perturber par les contestations, a pris ses fonctions sereinement, affirmant sa détermination à mener le Togo vers la prospérité et la stabilité.
Le Togo vient d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire politique avec l’instauration de la Ve République. Jean-Lucien Savi de Tové, bien que dans un rôle honorifique, et Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil des ministres, incarnent cette nouvelle ère.