Depuis la mort du pape François le 21 avril 2025, les cardinaux du Vatican se sont réunis pour une mission capitale : désigner son successeur. Ce mercredi 7 mai 2025, le conclave s’ouvre officiellement dans la chapelle Sixtine. Voici ce qu'il faut savoir sur le déroulement de cette élection hautement symbolique et historique.
Qui participe au conclave ?
Le conclave rassemble les cardinaux électeurs, c’est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans. Cette année, 135 cardinaux étaient initialement éligibles, mais deux se sont retirés pour raisons de santé, réduisant le nombre final à 133. Les cardinaux viennent du monde entier, mais un tiers d'entre eux est originaire d’Europe. Ces électeurs auront pour mission de désigner le nouveau souverain pontife en tenant compte de leurs qualités de gouvernance, et non de leur popularité.
La Constitution apostolique du Vatican impose que les cardinaux votent pour la personne qu'ils estiment la plus apte à gouverner l'Église, sans aucune influence extérieure. Ils sont notamment tenus de ne pas conclure d’accords avant l’élection et d’agir en toute impartialité.
La première journée du conclave : Messes et serments
Le premier jour du conclave commence par une messe célébrée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux. Ensuite, les cardinaux se rendent en procession vers la chapelle Sixtine, où ils prêteront serment en latin. Ce serment les engage à respecter les règles du conclave, à maintenir le secret absolu sur ce qui se déroule dans les débats, et à assumer la fonction de pape si l’un d'eux est élu.
À ce moment, le maître des cérémonies prononcera la formule « Extra omnes », signifiant que les personnes extérieures au conclave doivent quitter la chapelle, laissant place au processus de vote.
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Le processus de vote : Règles strictes et secret absolu
Pendant toute la durée du conclave, les cardinaux sont isolés du monde extérieur. Ils sont logés à la résidence Sainte-Marthe et doivent s’abstenir de toute communication avec l'extérieur. Les appareils électroniques leur sont confisqués pour éviter toute fuite d'information. Le scrutin se fait à bulletin secret, et les cardinaux votent plusieurs fois par jour jusqu’à ce qu’un nom recueille les deux tiers des voix nécessaires pour être élu.
La durée des scrutins peut varier, mais si aucun pape n’est élu dans les trois premiers jours, le conclave sera suspendu pour une journée de prière. Chaque tour de scrutin est suivi de l’annonce des résultats via la fumée qui s’échappe de la cheminée : noire si l’élection est infructueuse, blanche lorsqu’un consensus est atteint.
Durée et déroulement du conclave
Les cardinaux espèrent un conclave rapide. Selon les experts, la durée moyenne des conclaves récents est d’environ 3 jours. Cependant, les règles sont strictes, et la procédure pourrait durer plus longtemps si aucun accord n’est trouvé rapidement. Le plus long conclave de l’histoire a duré deux ans, mais les conditions à l’époque étaient très différentes.
L’objectif reste de conclure le processus dans un délai raisonnable. Les deux dernières élections, celle de Benoît XVI en 2005 et de François en 2013, n’ont duré que deux jours. Aujourd’hui, la volonté est de mener ce conclave dans un esprit d'efficacité et de sérénité.
Le moment clé : L’élection du pape
Une fois qu'un cardinal a obtenu les deux tiers des voix, il est invité à répondre à deux questions. La première concerne son acceptation de l’élection, et la seconde porte sur le nom qu’il souhaite porter en tant que pape. Si le cardinal accepte l'élection, il devient immédiatement pape et évêque de Rome.
La première annonce officielle sera faite par le cardinal protodiacre, qui prononcera les célèbres mots "Habemus papam", signifiant "Nous avons un pape". Le nouveau pontife apparaîtra ensuite sur le balcon de la basilique Saint-Pierre pour sa première bénédiction apostolique, un moment solennel et historique qui marque le début de son ministère.
Le conclave est un événement crucial pour l’Église catholique, et son impact va bien au-delà de la désignation d’un nouveau pape. Il incarne la continuité et le renouveau de l’Église, ainsi que l’importance du choix fait par les cardinaux pour guider spirituellement 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. La cérémonie et le processus d'élection, tout en étant marqués par une grande solennité, sont aussi un témoignage de la profondeur et du mystère qui entourent l'élection du chef spirituel de l'Église catholique.