C’est depuis Abidjan, sur le plateau de France 24, qu’ Ahoua Don Mello, l’un des cinq candidats à la présidentielle ivoirienne prévue le 25 octobre 2025, a livré ses ambitions et sa vision pour la Côte d’Ivoire. Exclu du PPA-CI après avoir annoncé sa candidature, celui qui fut longtemps un proche collaborateur de Laurent Gbagbo a expliqué les raisons de son choix, sa lecture de la situation politique nationale et sa volonté d’un changement en profondeur.
Depuis Abidjan, Ahoua Don Mello affiche un ton déterminé. Ancien vice-président du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, il affirme que son exclusion « n’est que de façade » :
J’ai été exclu de la direction du parti, mais pas de l’esprit des militants ni de leur cerveau », confie-t-il sur le plateau de France 24.
Selon lui, sa candidature est « beaucoup plus portée par la gauche ivoirienne et par la société civile, qui veut des élections apaisées et un changement profond ».
Il insiste sur le fait que le problème n’est pas le président lui-même, mais le régime :
Le plus important, ce n’est pas sa personne, c’est le régime qu’il incarne aujourd’hui, que les Ivoiriens veulent tourner la page après 15 ans
Don Mello considère que ce système a creusé les inégalités sociales malgré les progrès infrastructurels réalisés, et il souhaite en conséquence proposer une alternative qui place le social au centre des préoccupations des Ivoiriens.
Face à la question de la division possible de la gauche, il explique qu’il est en contact avec Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé pour construire une « stratégie commune » et éviter que la gauche se fracture. « Dès l’annonce de la candidature, nous avons repris contact et discutons pour adopter une stratégie qui pourrait s’élargir à d’autres candidats exclus », précise-t-il.
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Une candidature portée par l’histoire et la détermination
Questionné sur le fait que sa candidature pourrait être considérée comme perdue d’avance face à Alassane Ouattara et la machine du pouvoir, Dongmelo répond :
travers l’histoire de la Côte d’Ivoire et du monde, on a vu des machines très lourdes s’écrouler en une seule journée
Pour lui, il ne s’agit pas seulement de défier le président sortant, mais de proposer un projet politique concret : un passage de la droite à la gauche, une amélioration des conditions d’existence des Ivoiriens, et une refonte du système économique et social pour réduire la pauvreté. Il affirme se sentir prêt à assumer les fonctions de président et à engager un véritable changement de régime.
Souveraineté, panafricanisme et indépendance
Ahoua Don Mello réfute toute affiliation étrangère :
J’ai travaillé dans les laboratoires français, je ne suis pas pour autant l’homme des Français. Je suis un Ivoirien.
Il rappelle son expérience en Russie, où il a été vice-président de l’Alliance internationale des BRICS, mais souligne que sa candidature vise exclusivement la démocratie et la souveraineté pour la Côte d’Ivoire et le panafricanisme pour le continent.
S’il accède à la présidence, il annonce vouloir dénoncer les accords monétaires et de défense avec la France et accélérer la mise en œuvre de la monnaie unique ouest-africaine, l’éco, afin de donner au pays « une monnaie autonome et souveraine ». Il affirme clairement son objectif politique:
J’ai décidé de mettre fin au mandat du président Alassane Ouattara, mais aussi fin à son régime.
Pour lui, il ne s’agit pas seulement de défier le président sortant, mais de proposer un projet politique concret pour la Côte d’Ivoire :
Passage de la droite à la gauche.
Amélioration des conditions de vie des Ivoiriens, avec un accent sur le social et la réduction des inégalités.
Refonte du système économique et social, pour réduire la pauvreté et renforcer la justice sociale.
Souveraineté et autonomie nationale, avec la dénonciation des accords de défense et monétaires avec la France et l’accélération de la mise en œuvre de la monnaie unique ouest-africaine, l’éco.
Panafricanisme pragmatique, en nouant des partenariats internationaux diversifiés pour le développement technologique et économique
Entre fidélité à Gbagbo, ambition politique et volonté de rupture, Dongmelo se positionne comme un candidat prêt à relever le défi d’une alternance apaisée et d’un renouveau social et économique.
Son message central résume sa vision:
Le meilleur pour la Côte d’Ivoire, et le meilleur pour l’Afrique.