Depuis le mardi 9 septembre 2025, les agents des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire employés dans les mairies, conseils régionaux et districts observent une grève nationale qui doit se poursuivre jusqu’au lundi 15 septembre 2025.
Ce mouvement social, largement suivi dans plusieurs villes et communes du pays, paralyse une grande partie des services administratifs et met en lumière les revendications de longue date de ces travailleurs.
Les raisons de la colère
Au cœur des revendications des agents, plusieurs points majeurs :
L’adoption d’un nouveau statut des agents des collectivités territoriales, pour clarifier leur situation et offrir de meilleures perspectives de carrière.
La revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), jugée nécessaire face à la hausse constante du coût de la vie.
De meilleures conditions de retraite, afin d’assurer une fin de carrière digne. Le paiement de primes diverses, notamment la “prime ADO” (prime exceptionnelle de fin d’année).
Selon plusieurs responsables syndicaux et des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des démarches ont été entreprises depuis janvier 2023 pour faire avancer ces revendications, mais sans résultats concrets jusqu’ici.
Bien que ces précisions n’aient pas encore été officiellement diffusées dans la presse, elles reflètent le ressenti des agents en colère : “on ne perçoit pas ce qui nous revient de droit”. Pour le moment, aucun communiqué officiel du gouvernement n’a été publié à propos de ce mouvement.
Un mouvement syndical divisé
Si la grève a été initiée par la Coalition Plus, elle ne fait pas l’unanimité. La Plateforme des syndicats des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire (SYNAPECOCI, SYNAMCI, etc.) s’est officiellement désolidarisée de ce mouvement.
Pour cette organisation, des discussions sont déjà en cours avec le gouvernement autour de sujets sensibles comme l’indemnité de logement, la prime de transport, la prime de fin d’année et la date de départ à la retraite. Elle a donc appelé ses membres à rester à leurs postes, misant sur le dialogue social plutôt que sur la confrontation.
Quel impact pour les citoyens ?
Concrètement, cette grève se traduit par la fermeture des services municipaux et régionaux dans plusieurs localités : Cocody, Bingerville, Grand-Bassam, Marcory, Daoukro, Man, Bondoukou, Prikro, entre autres.
De nombreux usagers se retrouvent dans l’incapacité d’effectuer des démarches essentielles comme :l’obtention d’un extrait de naissance,
un certificat de mariage,
ou encore d’autres documents administratifs officiels.
Les grévistes espèrent que la paralysie des services publics incitera le gouvernement à ouvrir rapidement des négociations sérieuses afin de répondre à leurs attentes.
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Cette grève révèle à la fois : la frustration persistante des agents territoriaux, mais aussi les divisions internes du mouvement syndical. La suite dépendra de la capacité du gouvernement à apporter des réponses concrètes.