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Le litige Congo-Rwanda s'intensifie

<strong>Entre le Congo Kinshasa et le Rwanda, la guerre froide a commencé depuis plus d'une vingtaine d'années. Si ces dernières années, les choses semblaient s'arranger, depuis la semaine dernière, le litige Congo-Rwanda s'intensifie.</strong>
Le président congolais, Félix Tshisekedi Tshilombo et le président rwandais, Paul Kagamé
Le président congolais, Félix Tshisekedi Tshilombo et le président rwandais, Paul Kagamé

L'origine de cette crise

Tout a commencé après le génocide rwandais en 1994. En effet, des Hutus rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsi sont arrivés massivement dans l'est congolais. Pierre Boisselet, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet du Groupe d’études sur le Congo (GEC) soutient cette affirmation à TV5 Monde : "Les guerres au Congo qui ont suivi 1994, et qui restent en partie nourries par les effets du génocide – notamment l’installation des forces génocidaires à l’est du Congo depuis – sont au centre de nombreux contentieux. Lorsque le Rwanda pointe au caractère inédit et singulier du génocide, notamment l’intention et précision clinique de ce crime total, nombre de Congolais réclament aussi un génocide congolais. (…) Les réclamations congolaises sont vues par Kigali comme une banalisation du génocide qui a eu lieu au Rwanda". Surtout, "les héritiers des génocidaires qui avaient fui en 1994, et qui sont toujours présents dans l’est du Congo, sont considérés comme un danger par le Rwanda". Toujours selon Pierre Boisselet, le Rwanda a reproché à la République Démocratique du Congo (RDC), d'avoir accueilli l'ancien régime rwandais Hutu, génocidaires des Tutsi.

L'autre raison serait que la RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, Mouvement du 23 mars, ancienne rébellion Tutsi qui sème le désordre dans l'est du Congo. De par ce soutien, le Congo estime que le Rwanda veut conserver une emprise sur le pouvoir congolais. Ce soutien peut aussi être considéré comme une vengeance. Pierre Boisselet rappelle que la rébellion menée à l'époque par Laurent-Désiré Kabila, devenu par la suite président de la RDC de 1997 jusqu’en 2001, a été fortement soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Et juste après sa prise du pouvoir, Kabila décida de les renvoyer manu militari dans leurs pays respectifs. Un affront que ni le Rwanda, ni l'Ouganda n'a digéré.

Selon lui, plusieurs rébellions, et pas seulement le M23, ont été soutenues par le Rwanda, comme le RCD-Goma (le Rassemblement Congolais pour la Démocratie) et le CNDP (le Congrès national pour la défense du peuple).

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L'incident du 28 mai

 Un incident vient de gâcher les relations qui semblaient s'améliorer. Le samedi 28 mai, Kigali a affirmé que deux de ses soldats étaient retenus en captivité après leur enlèvement par des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). 

"La position rwandaise consiste à dire que ces soldats ont été capturés à la frontière. Selon d’autres sources, et notamment l’armée congolaise, ils ont été arrêtés à l’intérieur du territoire congolais. Si c’était confirmé, cela pourrait être une preuve de l’implication de l’armée rwandaise à l’intérieur même du Congo", déduit Pierre Boisselet.

Pour une partie de la classe politique et de l’opinion publique congolaises, le Rwanda a de l'influence au sein de l’armée congolaise.

Ainsi, les autorités congolaises ont décidé le 28 mai de suspendre les vols de la compagnie Rwand'Air.

"Il a été également décidé de la convocation de l'ambassadeur du Rwanda pour lui notifier la désapprobation totale du gouvernement congolais" a confirmé M. Muyaya, le porte-parole de la réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense présidée par le président Félix Tshisekedi.

Le Rwanda a répondu à travers le porte-parole adjoint du gouvernement, Alain Mukurarinda qui déplore cette manière de procéder de la RDC.

"Il y a des mécanismes qui ont été mis en place et ces mécanismes ont été mis en place par le Rwanda et le Congo(…)il faut utiliser ces mécanismes. Si vous avez des preuves, présentez les(…) Cela risque de dégénérer, parce que si ça tire, les autres aussi savent tirer…".

Cette situation semble inquiétante d'autant plus que la RDC semble ne plus vouloir laisser passer les choses et agir.