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5 choses à savoir sur l’Abissa

Dans toutes les régions du monde, l’on célèbre la nouvelle année. Que ce soit les nations ou les communautés traditionnelles, tout le monde marque le passage d’une année à une autre. Et c’est le cas des N’Zima de Bassam qui fêtent l’Abissa. Même si c'est une fête populaire aussi bien chez les natifs que chez les autres peuples de Côte d'Ivoire, certaines personnes se demandent ce qu'elle représente vraiment. Voici donc 5 choses à savoir sur l’Abissa.

Fête de l'Abissa/SIA KAMBOU / AFP

L’Abissa est une fête culturelle à multiples sens. Elle signifie d’abord la nouvelle année. Et pour marquer le coup, plusieurs jours de réjouissances sont observés.

C’est aussi un symbole de démocratie. En effet, c’est à cette période que tous les N’Zima se retrouvent pour juger leur année, leur roi ou leur communauté. Cela se fait à travers la satire.

La fête est aussi spirituelle. Elle est destinée à consolider les liens entre les vivants et les morts, mais également à renouveler l’alliance du peuple N’Zima avec "Afoantchè", génie ayant transmis cette danse au peuple. L’Abissa, c’est aussi les danses avec le "Edo Ngbolè", le tambour sacré.

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L’Abissa remonte aux années 1800 et serait la découverte d’une femme. En effet, l’histoire raconte qu’une femme se rendant au champ, entendit plusieurs fois, des voix et des chansons. Curieuse, elle finit par découvrir des personnes pygmées démontrer de véritables pas de danses. Généralement après en avoir informé le chef du village qui vérifiait par lui-même, les populations avaient l'habitude de consulter le devin du village, "Koudoum". Mais ils ont préféré consulter le devin du village voisin. C’est en cela qu’on parle de "Abissadje" qui a fini par devenir Abissa. Il signifie "je vais demander de l’aide à".

Frustré, Koudoum se rend dans la forêt où il est capturé par les pygmées. À son retour, il expliqua qu’il fallait faire des sacrifices et des libations pour marquer les nouvelles récoltes.

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L’Abissa se déroule à différents endroits. Elle commence avec les Evalwê de Axime au Ghana, ensuite viennent les Djômôlô, les Elêbrê et les Ahantan de Tiapoum, puis finissent les Adjoufoulê de Grand-Bassam, la forme la plus connue.

En ce qui concerne l’Abissa de Bassam, elle se fait toujours fin octobre, début novembre. La date exacte est donnée par la royauté et sa notabilité des mois en amont. La célébration se fait en 2 phases. La première, c’est la partie silencieuse. Elle s’appelle Le Siedou. C’est la retraite du tam-tam Edo Ngbolè. Elle a lieu une semaine avant la cérémonie officielle de l’Abissa et débute avec le respect de tous les interdits : aucune sortie du tam-tam, aucune pratique fétichiste, aucun funérailles. En cas de désobéissance, les récalcitrants sont exposés au châtiment du génie Afoantchè.

La deuxième partie, c’est le Gouazo, la phase festive. Elle a lieu 8 jours après le Siedou. Cette étape témoigne de la reconnaissance du droit de propriété de l’Abissa à la grande famille N’Vavilé, dépositaire de la danse. Les anciens offrent de la boisson à cette famille afin d’obtenir sa permission et ses bénédictions pour un bon déroulement de la fête. Et c’est à cette période que se traduit toutes les festivités. Pour cette année 2022, elle a commencé le 23 octobre et se termine le 6 novembre.

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Les N’Zima ont 7 grandes familles qui ont chacune un rôle précis.

  • Les NVAVILÉ. C'est la famille dépositaire de l'ABISSA car la danse a été révélée à l'un de ses membres. Le vocable nvavilé désigne ceux qui réfléchissent. Les symboles de la famille NVAVILÉ sont le maïs, la pirogue, et le perroquet tenant dans son bec une graine de palme. Ils ont pour alliés la famille MAFOLÊ ;
  • Les AZANWOULÉ. Leur nom vient du fait que les pères fondateurs jouaient avec maestria et passion au "sanhoulé", un instrument de musique traditionnelle s'apparentant à la flûte ou à l'harmonica. Leurs symboles sont : le coq et l'harmonica, l'igname, le sel ;
  • Les ADAWONLIN. Leurs symboles sont les grains de palme et le perroquet. Lors d'une grande famine, ils eurent la vie sauve lorsque le patriarche aperçu des perroquets qui se nourrissaient de graines de palme. Il préparait donc ces graines pour sa famille et vit que c'était bon et nourrissant ;
  • Les ALLONWOMBA. Ce sont les alliés des ADAWONLIN. Selon l'histoire, les ancêtres des ALLONWOMBA viennent du ciel, ils descendirent sur des cimes de raphia d'où le choix du raphia comme symbole. L'alliance entre ALLONWOMBA et ADAWONLIN vient du mariage entre le patriarche ALLONWOMBA et une femme ADAWONLIN ;
  • LES MAFOLÉ dont les symboles sont l’or et l’argent ;
  • LES EZOHILÉ, le riz, l’eau, et le corbeau ;
  • Les N'DJOUAFO. N'Djuafo veut dire "ce qui appartient au chien". Leurs symboles sont le chien et le feu. Et ils ont pour alliés les ÉZOHILÉ; avec qui ils formèrent un seul clan à l’origine.

L’Abissa aujourd’hui est la fête de tous. Vous y verrez assez de personnes, venues de partout, participer à cette fête. À l’entrée du quartier France où se déroule la cérémonie, vous verrez des stands de maquillage, faits avec du kaolin et des peignes, des pièces d’argent pour les formes. Vous verrez aussi des hommes déguisés en femme. C’est culturel, c’est pour la satire. Après la partie culture, il y a la fête. Les places Orange et Solibra rivalisent d’ingéniosité pour satisfaire la clientèle venue de loin. C’est aussi une découverte de la ville historique de Bassam.

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