L’alloco est un met très prisé en Côte d'Ivoire, au point où il fait souvent l'objet de débats sur les réseaux sociaux. Cependant, savez-vous d’où il est originaire ? Faisons un peu d'histoire.
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L'alloco, c'est de la banane plantain mûre frite. Vous pouvez le faire soit avec l'huile de palme raffinée ou l'huile rouge. D'abord, épluchez la banane puis coupez-la en rondelles, en dés ou en lamelles. Ensuite, vous devez les saler et les frire pendant 10 à 15 minutes, jusqu’à ce qu’elles atteignent une belle couleur dorée. L'alloco peut être dégusté simplement, avec de la sauce tomate qui est un mélange de tomate, oignon et piment ou avec du poisson, poulet, viande, crustacés, œufs…
Ce plat est apprécié parce qu'il est non seulement succulent mais facile et rapide à cuisiner.
Par ces temps de pluie, n'hésitez pas à en consommer.
Les origines de l’Alloco
Avant de parler des origines de l'alloco en lui-même, il faut suivre la route de la banane plantain, qui n'est pas originaire d'Afrique. La banane est originaire d'Asie du Sud-Est, principalement de Malaisie et de l'actuelle Indonésie. Les histoires de la banane et de la banane plantain s'entremêlent et comme l'historien Kwaku A. Adoboli le dit, il est très "complexe" de séparer l'histoire de ces deux fruits. Mais ce serait les commerçants asiatiques et les Arabes pendant le boom du commerce transsaharien qui auraient introduit ces fruits en Afrique subsaharienne et à Madagascar.
Quant au mot alloco, il est d'origine baoulé. Alloco signifie en langue baoulé, peuple du centre de la Côte d'Ivoire, "loko", mûre, sucrée. Avant l’époque coloniale, les ivoiriens consommaient la banane mûre crue ou en purée avec du piment . Ce n'est qu'à l'époque coloniale que l'alloco fit son apparition, frit à l'huile rouge et consommé par les commis.
Même si c'est un plat fortement consommé en Côte d'Ivoire, dans d'autres contrées, il change d'appellation. Au Ghana, c'est kelewele, pour le Togo, c'est amadan ou encore dodo au Bénin. Il y a même un festival spécial alloco en Côte d'Ivoire. Cette forte consommation a été à l'origine des allocodromes dans la ville d'Abidjan, celui de Cocody est toujours fonctionnel. De jour comme de nuit, c'est un plat qui se consomme à toutes les heures et à tous les repas.
Comme la journaliste Jessica Ngo le souligne dans un excellent article, il existe encore peu de publications qui retracent les origines de la banane plantain, sa culture en Afrique subsaharienne et comment elle est devenue l'un des éléments clés de la gastronomie africaine.