On entendait parler de djihadisme mais jamais la Côte d'Ivoire n'avait vécu pareille situation. Le dimanche 13 mars 2016, la ville joyeuse de Bassam a pourtant connu une journée sombre. En effet, elle a subi une attaque terroriste qui a endeuillé le pays. 6 ans plus tard, le procès s'ouvre à Abidjan et Mohamed Cissé, l'un des accusés donnent plus de détails.
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Ce dimanche là, aux environs de 13 heures, 3 hommes armés ont débarqué sur la plage de Bassam. Ils tiraient sur tous ceux qui croisaient leur chemin, précisément à l’hôtel Étoile du Sud. Le bilan est de 19 morts et de 33 blessés. Le Président de la République, Alassane Ouattara a ainsi décrété 3 jours de deuil national et depuis les populations ivoiriennes attendent d'être éclairées.
Le procès
Ce moment est enfin arrivé. Depuis ce mercredi 30 novembre, le procès des commanditaires de cet attentat, a commencé. Ils sont au nombre de 18 à être jugés pour "assassinat", "tentative d’assassinat", "actes de terrorisme", "recel de malfaiteurs", "coups et blessures volontaires par armes à feu", "détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre".
Selon RFI, Kounta Dallah, l'un des principaux cerveaux de cette opération est toujours en fuite. C'est pareil pour Cheikh Aïdara, décrit comme "l’idéologue" du groupe et Mimi Ould Baba, présenté comme étant "le chef direct de Kounta Dallah". Seuls Mohamed Cissé, une personne qui aurait hébergé les présumés terroristes et 2 autres qui auraient aidé à faire du repérage, sont présents.
Les détails de Mohamed Cissé
Pour ce premier jour de procès, Mohamed Cissé explique sa rencontre avec Kounta Dallah.
"Moi je fais le transport. Je mets ma voiture personnelle en location. Et en plus de cela, je fais des démarches pour les marabouts. Quand j'entends qu'un marabout est puissant, je cherche des clients pour lui. C'est comme ça, j'ai connu Kounta Dalla en tant que Marabout. Ce jour-là, j'étais allé saluer mon voisin Kounta Sidi Mohamed, qui m'a présenté son frère Kounta Dalla. Je le transportais pour faire ses courses souvent à Marcory, à Port-Bouët".
Bien qu'il nie sa culpabilité dans cette histoire, il reconnait l'avoir conduit à l'aéroport après le forfait.
"L'attentat de Grand-Bassam a eu lieu un dimanche. Le lendemain lundi, j'ai appelé Kounta Dalla, je lui ai dit qu’avec ce qui s'est passé à Grand-Bassam, s'il sort, les policiers vont le rafler. Il m'a demandé de venir et que lui, il veut rentrer sur Bamako. Il m'a dit qu'il partait à Bamako et qu'il revenait. Je l'ai mis dans ma voiture, on est parti à l'aéroport. Il n'a pas pu monter dans l'avion. On est revenu à la maison et après, on est parti encore à l'aéroport et il est parti à Bamako. Avant de partir, il m'a laissé sa grosse voiture. Il a promis m'envoyer de l'argent pour réparer la voiture", renchérit l'accusé.
Il a été inculpé parce que la voiture de transport des armes de guerre utilisées par les terroristes qui ont attaqué Grand-Bassam le 13 mars 2016, a été retrouvé chez lui à Adjouffou (Port-Bouët).