Un réseau de prostitution nigérian, en partie basé à Keur Massar, banlieue dakaroise, et qui exploitait plusieurs femmes, a été démantelé par la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur-Massar.
Un couple nigérian « acheminait » et « chapeautait » les victimes, forcées à vivre dans des taudis et faire le trottoir dans la banlieue dakaroise notamment à Keur Massar.
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L'opération commando lancée par les gendarmes a permis de libérer une Nigériane séquestrée par un couple de proxénètes nigérians.
Au terme de l’opération, les gendarmes ont découvert que la séquestration est liée à un vaste réseau de traite de personnes qui faisait venir au Sénégal de jeunes Nigérianes pour les «piéger» et les obliger à se prostituer pour rembourser le billet et racheter ainsi leur «liberté».
Le couple de proxénètes et quatre filles nigérianes ont été déférés au parquet hier jeudi 25 juillet 2024
J. Godwin et sa concubine B.G, tous deux de nationalité nigériane, se sont installés à Keur-Massar où ils faisaient venir directement du Nigéria, des jeunes filles à qui ils paient le billet et promettent, dès leur arrivée au Sénégal, du travail bien rémunéré.
Naïves, les jeunes Nigérianes, souvent issues de familles démunies, acceptent sans se douter qu’il s’agit en réalité d’un piège.
En effet, dès leur arrivée, elles sont séquestrées et obligées de se livrer à la prostitution pour rembourser le billet d’avion et la prise en charge alimentaire.
Des montants exorbitants qui sont fixés par le couple de concubins et que les jeunes filles nigérianes doivent rembourser jusqu’au dernier centime pour espérer recouvrer leur liberté.
Un business lucratif pour J. J. Godwin et sa concubine, qui a hélas connu un arrêt brusque grâce à l’intervention musclée de la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur-Massar
- 3 Nigérianes enfermées dans une chambre avec un important lot de préservatifs
Mercredi 24 juillet 2024, lorsque des individus habillés en civil, l’arme bien dissimulée à hauteur de la ceinture derrière le dos, toquent à la porte de leur appartement, les concubins nigérians étaient loin de se douter que leur business lucratif allait s’écrouler.
Dès qu’ils ont ouvert la porte, les gendarmes de la brigade de recherches de Keur-Massar ont fait irruption dans l’appartement où ils ont découvert trois jeunes filles enfermées dans une chambre avec à portée un imposant lot de préservatifs.
Le couple de concubins et les trois jeunes filles ont été arrêtés et conduits à la brigade de recherches de la gendarmerie de Keur-Massar.
- Une Nigériane séquestrée pour avoir détourné et « vendu » à 300 000 FCFA deux de ses compatriotes à un autre réseau...
Parmi les trois jeunes Nigérianes trouvées par les hommes du Major Abdou Aziz Kandji, enfermées dans une chambre de l’appartement, l’une a particulièrement attiré l’attention des voisins du couple de concubins Nigérians.
L'OBS souffle qu’elle est à l’origine de l’opération lancée par les gendarmes. Identifiée sous les initiales de Mch.N.W, elle avait réussi à force de se prostituer, à rembourser intégralement tous les frais engagés par le couple de concubins pour la faire venir au Sénégal.
Elle avait ainsi recouvré sa liberté. Cependant, convaincue que le business de la prostitution est très lucratif, elle s’est liée avec un autre réseau établi à Diamniadio géré par ses autres compatriotes.
Et pour alimenter ce réseau, elle a réussi à convaincre deux jeunes nigérianes, à fausser compagnie au couple de concubins avant de les convoyer vers Diamniadio où elle les a « vendues » à 300 000 francs à des proxénètes nigérians.
Démasquée par le couple de concubins, elle a subi des représailles. Elle a été conduite de force dans l’appartement du couple de concubins situé à Keur-Massar où elle a été séquestrée, menacée de mort et sommée de faire revenir les deux Nigérianes, si elle voulait sauver sa peau.
Au total, six Nigérians, dont le couple de concubins, ont été déférés au parquet jeudi 25 juillet 2024, pour traite de personnes, proxénétisme, défaut de carnet sanitaire et séjour irrégulier sur le territoire national.