Pulse logo
Pulse Region

85% d’Africains font confiance à la médecine traditionnelle pour se soigner

En plus de la médecine moderne, la médecine traditionnelle tend à montrer son importance mais aussi sa régulation. Un mix des 2 sciences ne fera pas de mal
Un chercheur au CSIR, en compagnie d’un phytothérapeute traditionnel
Un chercheur au CSIR, en compagnie d’un phytothérapeute traditionnel

Pourquoi les médicaments importés ?

Cette habitude de toujours courir à la pharmacie vient de 2 faits : la première, c'est que la colonisation a apporté une nouvelle habitude, celle d'acheter des médicaments importés qui viennent des grands laboratoires pharmaceutiques et l'autre, c'est que de moins en moins de personnes s'intéressent à la science des plantes comme par le passé. Selon Mahama Ouattara, professeur de chimie médicinale et directeur adjoint de la Direction de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires de Côte d’Ivoire, les fabricants européens approvisionnaient les colonies et après les indépendances, il n’y a pas eu de politique volontariste pour changer cette politique d’importation, alors qu’aucun pays au monde n’a pu développer un marché local sans politique protectionniste.

À lire : Comment vous protéger du paludisme ?

Recommandé Pour Vous

L'importance des médicaments traditionnels

Selon le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), environ 85% d’Africains utilisent régulièrement les services traditionnelles pour leurs soins de santé. 1421 espèces de plantes médicinales intervenant dans la médecine traditionnelle et permettant la prise en charge des patients ont été identifiées à ce jour par les chercheurs ivoiriens, explique le directeur du Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle (PNPMT), Kroa Ehoulé. Sur 29 millions d'habitants en Côte d'Ivoire, 5 millions de personnes sont suivies et traitées par an par les tradipraticiens, ce qui fait le 1/5 de la population totale.

Ces plantes soignent des maladies que généralement la médecine moderne n'arrive pas à guérir. Mr Kroa Ehoulé affirme que les plantes médicinales sont généralement utilisées pour le traitement du paludisme, des infections opportunistes contractées par les personnes vivant avec le VIH/SIDA, du diabète, de l'hypertension et de la drépanocytose. Pour accompagner cette initiative, il a été créé le pavillon de la médecine traditionnelle qui a été ouvert en 2014 au centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville, où cohabite médecine traditionnelle et moderne. De plus, le PNPMT a conçu un logiciel d'information et de gestion des tradipraticiens de santé (TPS) en Côte d'Ivoire.

Selon Benoît Banga N'Guessan, du laboratoire de physiologie, pharmacologie et phytothérapie de l'Université d'Abobo-Adjamé, l'un des inventeurs du TPS, le logiciel a permis de recenser plus de 8500 tradipraticiens de santé dans 12 régions administratives de la Côte d'Ivoire. 

À lire aussi : Hygiène intime : 5 gestes à ne surtout pas faire