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Le Procureur de la République menace de faire arrêter les auteurs de discours de haine

Le Procureur de la République menace de faire arrêter les auteurs de discours de haine
Le Procureur de la République menace de faire arrêter les auteurs de discours de haine

Le procureur de la République d’Abidjan, Koné Braman Oumar, a annoncé dimanche soir la possibilité de poursuites contre plusieurs participants à la marche du 9 août organisée par le Front commun PDCI-PPA-CI à Yopougon, en raison de propos jugés xénophobes et racistes. Il a informé l'opinion publique lors de l’émission NCI 360 ce dimanche 10 août.

Propos haineux = Poursuites

Le procureur a précisé que des déclarations diffusées sur les réseaux sociaux lors de la marche ont attiré son attention. "Nous avons vu sur les réseaux sociaux des propos haineux, racistes et xénophobes qui ont été distillés durant tout le parcours de cette marche", a-t-il expliqué dans l’émission NCI 360. Des termes comme "mossi" et "étrangers" ont été utilisés, des mots que le procureur a jugés particulièrement graves et qui ne peuvent pas être tolérés dans un cadre républicain.

En conséquence, Koné Braman Oumar a annoncé que les autorités enquêteront sur les personnes identifiées dans les vidéos et les images diffusées, et qu'elles seront traduites en justice. "Toutes les personnes qui vont être identifiées à travers les différentes vidéos seront recherchées, interpellées et jugées", a-t-il ajouté, précisant qu’il veillerait à ce que les peines prononcées soient exécutées. Le procureur a conclu ses propos en affirmant : "C’est la fin de la récréation."

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Les origines de la marche

La marche, qui a rassemblé plus de 500 000 manifestants selon les organisateurs, est partie de Saguidiba pour se diriger vers Ficgayo à Yopougon. Les manifestants protestaient contre la candidature du président sortant Alassane Ouattara pour un 4ème mandat pour eux (et 2e mandat de la 4e République pour le RHDP) et réclamaient la réintégration de certaines personnalités exclues du processus électoral.

L’événement s’est déroulé sous haute surveillance policière, avec un encadrement strict du cortège. Les autorités ont pris des mesures de sécurité pour éviter tout débordement, alors que la mobilisation se poursuivait dans un climat d’inquiétude politique.

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Une volonté de toujours lutter contre l'injustice

Fabrice Lago, secrétaire à la communication du Front commun, a donné son avis après l'annonce du procureur. Pour lui, c'est excessif d'utiliser la justice pour réprimer la parole politique. Ces menaces de poursuites illustrent une volonté de criminaliser toute critique à l’encontre du gouvernement. "Je proteste contre cette manière inhumaine de traiter les opposants politiques", a-t-il déclaré, avant de quitter le plateau en signe de protestation.

Malgré les menaces de poursuites, les organisateurs de la marche ont affirmé leur volonté de poursuivre leur mobilisation jusqu'à obtenir des garanties sur la transparence et l’équité du processus électoral. C'est un mouvement pacifique et démocratique.