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L’histoire politique ivoirienne s’enrichit d’une nouvelle page avec l’entrée officielle de Simone Ehivet Gbagbo dans la course à l’élection présidentielle de 2025. Connue pour son rôle de syndicaliste, d’universitaire et d’ancienne Première Dame, elle revient aujourd’hui au-devant de la scène avec une ambition claire : briguer la magistrature suprême. Son parcours personnel et professionnel confère à sa candidature une portée particulière dans un contexte où la réconciliation, la gouvernance et la représentation féminine sont centrales.
Qui est Simone Ehivet Gbagbo ?
Née le 20 juin 1949 à Moossou, près de Grand-Bassam, Simone Ehivet grandit dans un environnement modeste mais structuré par l’éducation. Très tôt, elle montre un intérêt pour les lettres et les langues africaines, ce qui orientera ses choix académiques et professionnels.
Parcours académique et professionnel
Simone Ehivet Gbagbo obtient son baccalauréat au lycée classique d’Abidjan avant de poursuivre des études supérieures en lettres modernes à l’Université d’Abidjan. Elle complète sa formation à l’international avec une maîtrise en littérature orale à l’Université Paris XIII en 1976, puis un DEA à l’Université de Dakar en 1981. En 1984, elle soutient un doctorat en linguistique africaine à l’Université d’Abidjan, portant sur le langage tambouriné chez les Abourés.
Elle débute sa carrière comme professeure de lettres modernes, avant de se consacrer à la recherche en linguistique appliquée. Parallèlement, elle s’engage dans le syndicalisme éducatif, d’abord au sein du Syndicat national des enseignants du secondaire (SYNESCI), puis comme présidente du Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNARES).
Parcours politique
Dans les années 1970 et 1980, Simone s’implique dans les mouvements étudiants et syndicaux, notamment la Jeunesse étudiante chrétienne et la cellule Lumumba. Elle milite pour l’ivoirisation des programmes scolaires et le multipartisme dans un contexte encore dominé par le parti unique.
Aux côtés de Laurent Gbagbo, elle participe à la création du Front Populaire Ivoirien (FPI) et devient rapidement une figure de premier plan de l’opposition. Élue députée d’Abobo en 1995, elle accède à la vice-présidence de l’Assemblée nationale et joue un rôle actif dans la vie politique nationale. De 2000 à 2011, elle occupe le rôle de Première Dame, tout en continuant ses activités politiques au sein du FPI.
Après la crise post-électorale de 2010-2011, elle est arrêtée et condamnée à vingt ans de prison en 2015 avant d’être amnistiée en 2018. Elle divorce de Laurent Gbagbo en juin 2023, mettant fin à leur union après plusieurs décennies de vie commune et de collaboration politique.
Candidate à la présidentielle de 2025
En 2022, Simone Ehivet Gbagbo fonde le Mouvement des Générations Capables (MGC). Elle est investie candidate par son parti le 30 novembre 2024 et dépose officiellement son dossier auprès de la Commission électorale indépendante (CEI) en août 2025. La Cour constitutionnelle a confirmé que sa candidature est recevable, faisant d’elle l’une des candidates officiellement en lice pour la présidentielle.
Son programme se concentre sur la réconciliation nationale, la justice sociale, la sécurité et la modernisation du pays. Elle propose une Côte d’Ivoire où chaque citoyen peut contribuer au développement et au progrès.
Sa candidature soulève plusieurs enjeux : la représentation féminine dans la compétition présidentielle, la réorganisation de l’opposition et la mobilisation de l’électorat face à un contexte politique exigeant.
À travers le Mouvement des Générations Capables (MGC), elle cherche à fédérer une nouvelle génération de militants et à offrir une alternative politique crédible pour les élections de 2025.
Aussi composer avec son image quelques fois controversée hérité de la crise post-électorale de 2010-2011, un défi de plus à relever pour convaincre au-delà de son électorat traditionnel.