En réponse au Président de la CEI qui refuse de faire une nouvelle révision de la liste électorale, les députés du PDCI-RDA et du PPA-CI ont exprimé leur désaccord. En effet, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert, président de la Commission Électorale Indépendante (CEI) ne juge pas nécessaire d’organiser cette opération avant le scrutin. Cette posture, perçue comme un alignement sur la position du parti au pouvoir, le RHDP, alimente les tensions politiques.
Les propos du président de la CEI
Lors d’une rencontre avec le barreau de l’Ordre des avocats le 23 janvier, Ibrahim Coulibaly-Kuibiert a expliqué que la révision de la liste électorale en 2025 poserait des difficultés logistiques. Selon lui, l’année électorale est déjà marquée par plusieurs impératifs, notamment la gestion des parrainages des candidats et d’autres tâches administratives essentielles.
Pourtant, l’article 6 alinéa 3 du code électoral ivoirien impose une actualisation annuelle de la liste électorale. Toutefois, Coulibaly-Kuibiert soutient que cette obligation ne signifie pas forcément que la révision doit précéder le scrutin. Il considère que cette mise à jour pourrait être réalisée après les élections, une interprétation qui suscite de vives réactions de l’opposition.
L’opposition exige une révision avant le scrutin
Les députés du PDCI-RDA et du PPA-CI contestent cette lecture du texte légal et insistent sur la nécessité de respecter le calendrier électoral. Ils rappellent que la CEI dispose d’un budget de 27,558 milliards de FCFA spécifiquement alloué à cette mission, et s’interrogent sur les raisons qui pourraient justifier un report.
"Pourquoi créer des tensions inutiles ? Il faut respecter les règles établies pour garantir un processus électoral transparent", ont-ils déclaré, exhortant la CEI à revoir sa position.
"Nous appelons ici et maintenant le président de la CEI à revoir sa copie et à faire en sorte que, pour le bonheur des Ivoiriens, pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la quiétude du peuple, nous puissions aller à des élections apaisées", continuent-ils
L’opposition s’appuie également sur un précédent pour appuyer sa demande. En 2020, la CEI avait réussi à organiser une révision de la liste électorale entre le 10 et le 24 juin, soit à seulement quatre mois de la présidentielle. Le processus s’était déroulé sans heurts, avec la publication d’une liste provisoire, le traitement des contentieux et l’affichage de la liste définitive avant le scrutin. Pour eux, il n’y a donc aucune raison de ne pas répéter cette opération en 2025.