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Figure bien connue du monde des affaires et de la scène politique ivoirienne, Jean-Louis Billon s’avance aujourd’hui comme l’un des candidats majeurs à l’élection présidentielle de 2025. Ancien ministre et cadre du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), il incarne pour beaucoup une alternative et un désir de renouveau. De l’entreprise familiale à l’arène politique, son itinéraire dessine le portrait d’un homme déterminé dont la candidature suscite autant d’espoirs que d’interrogations.
Une biographie façonnée entre héritage et ambition
Né le 8 décembre 1964 à Bouaké, Jean-Louis Eugène Billon grandit au sein d’une famille influente. Son père, Pierre Billon, est le fondateur du groupe agro-industriel SIFCA, véritable empire régional présent dans trois filières majeures : l’huile de palme (Palmci), l’hévéa (SAPH) et le sucre (Sucrivoire). Coté à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, SIFCA est l’un des fleurons de l’économie ivoirienne et ouest-africaine.
Après des études en France et aux États-Unis, où il obtient une maîtrise en droit des affaires et un master en affaires internationales, Billon débute sa carrière professionnelle outre-Atlantique. Il regagne la Côte d’Ivoire en 1995 et s’engage pleinement dans le développement de l’entreprise familiale, dont il prend la direction générale en 2001, à la suite du décès de son père. Sous sa houlette, le groupe consolide son leadership et s’étend à l’échelle régionale.
En parallèle, il s’investit dans la vie économique nationale : il est élu président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire de 2002 à 2012, renforçant sa visibilité comme figure du patronat ivoirien.
Un parcours politique entre terrain local et gouvernement
Jean-Louis Billon se lance en politique au début des années 2000. En 2001, il est élu maire de Dabakala en candidat indépendant, marquant son ancrage local. Cette expérience le propulse vers la scène nationale.
En 2012, il est nommé ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME dans le gouvernement de Daniel Kablan Duncan, sous la présidence d’Alassane Ouattara. Durant son mandat, il plaide pour une économie plus compétitive, la modernisation des filières agricoles et la promotion des PME. Il occupe ce poste jusqu’en janvier 2017.
Après son départ du gouvernement, il rejoint activement le PDCI-RDA, le parti historique fondé par Félix Houphouët-Boigny. Il y devient secrétaire exécutif chargé de la communication et de la propagande, puis porte-parole. Mais des divergences apparaissent : face à la ligne incarnée par Tidjane Thiam, Billon choisit de s’en distancier pour incarner une voie nouvelle, se libérant des contraintes d’une opposition qu’il juge trop figée dans ses méthodes et alliances.
La candidature de 2025 : un projet de renouveau et d’unité
En 2025, Jean-Louis Billon annonce officiellement sa candidature à la présidence. Validée par le Conseil Constitutionnel, elle marque son entrée dans une compétition électorale particulièrement ouverte.
Pour donner corps à ses ambitions, il reçoit le soutien du Congrès Démocratique, une coalition regroupant 18 partis et mouvements politiques. Cette plateforme vise à rassembler une opposition fragmentée et à se présenter comme une « alternative crédible » aux figures traditionnelles.
Les grandes lignes de son projet
Jean-Louis Billon s’appuie sur un programme articulé autour de :
La réconciliation nationale et la cohésion sociale,
La bonne gouvernance et la lutte contre la corruption,
Une relance économique inclusive et durable, tirant parti de son expérience dans le privé,
L’emploi des jeunes et des femmes, au cœur de sa vision de la prospérité nationale.
Un pari entre héritage et renouveau
La candidature de Jean-Louis Billon à la présidentielle de 2025 symbolise un moment charnière dans sa carrière, et peut-être dans l’histoire politique ivoirienne. Héritier d’un empire industriel, manager respecté, ancien ministre et cadre du PDCI, il se présente aujourd’hui comme l’homme du renouveau et de la conciliation.
Pour convaincre, il devra transformer son image d’homme d’affaires prospère en celle d’un homme d’État visionnaire, capable de répondre aux aspirations profondes des Ivoiriens. Dans un contexte où les attentes en matière de justice sociale, de gouvernance et d’opportunités économiques sont particulièrement élevées, son défi sera de prouver qu’il n’est pas seulement l’alternative, mais l’avenir.