Des revenus faramineux
Kalilou Coulibaly a affirmé que la FESCI encaisse des sommes considérables chaque année
- 400 millions de FCFA provenant de la location de logements et d'autres services ;
- 60 millions de FCFA qu'ils collectent en obligeant les occupants à leur reverser de l'argent sur les paraboles de Canal+
- 50 millions de FCFA issus de la gestion de marchés et de commerces aux alentours de l'université.
Ces montants soulèvent des questions sur la légitimité de ces transactions pour une organisation syndicale étudiante. La FESCI semble s'être transformée en un acteur majeur de l'économie parallèle sur les campus universitaires, en détenant une influence financière qui va bien au-delà de son mandat initial.
Pratiques économiques douteuses
Pour Kalilou Coulibaly, ces pratiques sont qualifiées de "crimes économiques". Selon lui, la FESCI serait directement impliquée dans la surcharge des cités universitaires en hébergeant de manière illégale des étudiants. Dans chaque chambre, la FESCI prélèverait une somme de 10 000 FCFA par personne hébergée. Ces revenus, perçus en dehors de tout cadre légal, seraient une source de financement occulte pour la fédération.
Il pose une question troublante : "Est-ce que la FESCI est co-bailleur pour détenir 40% des 10 000 chambres disponibles sur le campus universitaire ?" Cette déclaration fait allusion à l'emprise de la FESCI sur une partie significative du parc immobilier universitaire, sans avoir de statut officiel ou légal de gestionnaire des résidences.
Un rôle controversé dans l'éducation en Côte d'Ivoire
Kalilou Coulibaly n’a pas seulement pointé du doigt les pratiques financières de la FESCI. Il a également rappelé l’impact négatif de l'organisation sur le calendrier scolaire en Côte d'Ivoire, l'accusant d'être souvent à l'origine de désordres qui perturbent le bon déroulement des années académiques. Pour lui, "la FESCI n’a jamais eu un passé glorieux et n’a jamais rien apporté de positif à la Côte d'Ivoire". Cette déclaration met en lumière le rôle controversé que la fédération a joué depuis sa création dans les années 1990.
Réactions
Les révélations de Kalilou Coulibaly ont provoqué un vif débat au sein de l’opinion publique. Si certains dénoncent ces pratiques et appellent à une enquête approfondie, d'autres estiment que la FESCI a, malgré tout, joué un rôle crucial dans la défense des droits des étudiants face aux abus des autorités universitaires et gouvernementales.
Ces informations interviennent dans un contexte de répression accrue des syndicats étudiants en Côte d'Ivoire. Le gouvernement a récemment interdit les activités de la FESCI et d’autres syndicats estudiantins sur tout le territoire national, notamment à la suite d'une série d'incidents violents.