Reporté en mai 2024, en raison de l’absence d’avocats pour les accusés, le procès en appel des personnes condamnées pour leur implication dans l’attentat de Grand-Bassam s’est finalement ouvert le lundi 3 février 2025 à Abidjan. Cette audience offre une nouvelle occasion aux 4 prévenus de contester leur condamnation à la prison à perpétuité.
Un procès sous tension
Parmi les 10 individus initialement condamnés à perpétuité pour "complicité d’assassinat" et "acte de terrorisme", 4 ont interjeté appel. Il s’agit de Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidy Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry. Ils rejettent en bloc les accusations portées contre eux, remettant en question la solidité des preuves ayant conduit à leur condamnation.
L’attentat du 13 mars 2016, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait fait 19 morts et 33 blessés. Selon l’accusation, les prévenus auraient apporté une aide logistique aux terroristes, notamment en leur fournissant un hébergement, en effectuant des repérages et en convoyant des armes.

Une défense qui réfute les accusations
Lors de l’audience, les accusés ont profité de leur droit à la parole pour nier toute implication. Hassan Barry, présenté comme le chauffeur des assaillants, a affirmé : "Je n’ai jamais mis les pieds à Grand-Bassam". De son côté, Sidy Mohamed Kounta a insisté sur son innocence : "C’est ma générosité qui m’a conduit en prison. Je ne suis pas un terroriste".
Leur avocat, Me Jonas Zadi, a dénoncé un manque de preuves tangibles et a critiqué la faiblesse des éléments à charge : "On ne peut pas démontrer avec évidence qu’ils sont les auteurs des faits. Connaître une personne, partager un même patronyme, ce ne sont pas des preuves. Accueillir quelqu’un chez soi, ce n’est pas forcément en vue d’un complot".
Un verdict attendu
Le 28 décembre 2022, la justice ivoirienne avait condamné les accusés à la réclusion à perpétuité, une décision fondée sur leur supposée participation logistique à l’attentat. Ce procès en appel relance donc le débat sur la crédibilité des preuves et la responsabilité des accusés.
La cour réexaminera les faits et devra trancher : maintiendra-t-elle les condamnations ou prononcera-t-elle un allègement des peines ? La suite de l’audience déterminera si ces quatre prévenus pourront espérer une révision de leur sort.