Le porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Adjoumani Kobenan, s’est fermement exprimé ce mardi 10 décembre 2024, au siège du parti à Abidjan-Cocody, contre la demande de prorogation de l’opération de révision électorale formulée par l’opposition. Cette dernière réclame un prolongement de trois à six mois de la période de recensement des électeurs, une revendication qualifiée de "caprices" par le RHDP.
Un timing serré à respecter
Pour Adjoumani Kobenan, une telle prorogation entraînerait un coût financier important pour les finances publiques et compromettrait le calendrier prévu pour l’élection présidentielle d’octobre 2025. "Il y a un chronogramme à respecter si l’on veut organiser la prochaine élection présidentielle dans les délais constitutionnels", a-t-il déclaré. Selon lui, les données issues de la révision électorale sont en cours de consolidation et devraient aboutir à l’affichage de la liste électorale provisoire en mai 2025, ouvrant ainsi la voie au processus de contentieux électoral. La liste définitive devra être prête en juin 2025.
"Le timing est très serré. Ni la CEI, ni le gouvernement ne peuvent se permettre de jouer avec le temps", a insisté le porte-parole du RHDP.
L’opposition accusée de blocage
Selon Adjoumani, les revendications de l’opposition seraient motivées par une stratégie de blocage et de remise en cause du processus électoral. "Toute cette surenchère de la part de l’opposition a un objectif : préparer la contestation de sa défaite inévitable. Convaincue de son impréparation et des fractures en son sein, elle veut tout faire pour bloquer, sinon retarder, le processus électoral", a-t-il affirmé.
Le RHDP, quant à lui, affirme avoir un objectif clair : aller aux élections et s’y préparer sérieusement.
Un processus déjà en marche
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé que 943 157 primo-votants ont été enregistrés durant la révision électorale, qui s’est tenue du 19 octobre au 17 novembre 2024. Cette opération visait à actualiser le fichier électoral en vue de la présidentielle d’octobre 2025. Toutefois, les partis d’opposition estiment que le délai d’un mois était insuffisant pour enregistrer les 4,5 millions de nouveaux électeurs potentiels qu’ils espéraient.
Un débat électoral sous tension
La révision électorale cristallise les tensions politiques en Côte d’Ivoire, à moins d’un an de l’élection présidentielle. Entre le RHDP qui défend le respect des délais constitutionnels et l’opposition qui plaide pour un élargissement des délais, les positions semblent inconciliables. Ce désaccord reflète les enjeux cruciaux de cette étape préparatoire, qui conditionnera la crédibilité et la transparence du scrutin à venir.
Dans ce contexte, l’appel à la responsabilité collective s’impose afin de garantir un processus électoral inclusif et apaisé, indispensable pour la stabilité du pays.