ADVERTISEMENT
ADVERTISEMENT

Il y a 30 ans, le baobab tombait : Felix Houphouët Boigny avait quitté la terre des hommes

Le 7 décembre reste une date symbolique dans le calendrier ivoirien mais surtout dans l'histoire politique de ce pays. C'est à cette date que le premier président de la Côte d'Ivoire, Felix Houphouët Boigny mourut. Il n'était pas que le guide, il était aussi celui qui avait favorisé l'accession à l'indépendance avec son parti PDCI-RDA. Aujourd'hui 7 décembre 2023, revenons sur son rôle à la tête de la Côte d'Ivoire.

Les obsèques du Président Felix Houphouët Boigny

Le décès du "Vieux" a été annoncé le 7 décembre 1993, accompagné par les résonances des "tams-tams parleurs" dans la brousse de Yamoussoukro. Cette nouvelle officielle n'a guère surpris, étant donné les signes évidents de fatigue chez Félix Houphouët-Boigny, qui avait atteint l'âge de 88 ans. Selon les sources officielles, il est mort d'un cancer.

Il faut le rappeler que d'abord Premier ministre, il devient Président de la République en 1960. Il contrecarre l'opposition en consolidant tout le pouvoir autour de sa personne et de son parti, le PDCI. En son temps, c'était le parti unique. Sa politique financière est basée sur le libéralisme économique permettant des investissements étrangers et l'exploitation des ressources clés telles que le cacao, le café et le bois.

ADVERTISEMENT

Sous son mandat, la Côte d'Ivoire est une arrière base africaine de la France, on parle alors de Françafrique. De 1960 à 1980, l'économie de la Côte d'ivoire est tellement reluisante qu'on la qualifie de "miracle ivoirien". Pourtant à partir de 1980, on assiste à la détérioration de celle-ci. Elle est causée par la chute des cours des matières premières et d'autres problèmes conjoncturels, entraînant des tensions sociales croissantes.

En 1990, après une longue lutte de l'opposition dont le chef de file est Laurent Gbagbo, le multipartisme est reconnu menant à la première élection sous cette ère. Bien que le président Félix conserve le pouvoir, des mécontentements persistent, notamment parmi les étudiants.

3 ans plus tard, il s'en alla. Son départ laissa une grande douleur dans le cœur de la majorité des ivoiriens. Comme en pays Akan où un roi est enterré dignement, les obsèques de Felix Houphouët Boigny ont duré plus que la normale. Ils ont rassemblé en Côte d'Ivoire le 7 février 1994 soit 2 mois plus tard, 24 chefs d'État africains et une imposante délégation française, avec à sa tête le président François Mitterrand.

ADVERTISEMENT

Selon François Brousseau qui écrivait dans "Les Échos", le 8 décembre 1993 à la page 6, Félix Houphouët Boigny n'était "ni despote, ni démocrate". Il continua : "Félix Houphouët-Boigny n'était pas, il s'en faut de beaucoup, le pire des présidents africains. Mais il n'était pas non plus un grand démocrate (...) l'expression despote n'allait pas à Félix Houphouët-Boigny comme elle va si naturellement à un Mobutu Sese Seko, qui sévit toujours au Zaïre. Parce que, malgré tous les travers de ce père de famille autoritaire comme il y en a eu tant à la tête des États africains, la Côte d'Ivoire reste l'un des pays qui s'en sont le moins mal tirés au cours des trois décennies de l'indépendance".

6 ans après sa mort, le pays a connu son premier coup d'état et 2 ans plus tard, la première crise politico-militaire.

ADVERTISEMENT

Témoin oculaire? Partagez avec nous vos infos via les réseaux sociaux ou par mail:

Email: redaction@pulse.ci

ADVERTISEMENT