Le football camerounais est en ébullition. Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), et le sélectionneur belge Marc Brys, se livrent à une bataille acharnée suite à la nomination controversée de Brys par le gouvernement camerounais. Ce conflit met en lumière les tensions entre la Fecafoot et le ministère des Sports, et révèle des désaccords profonds sur la gestion de l’équipe nationale, les Lions Indomptables.
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Depuis plusieurs semaines, Samuel Eto’o et le ministère des Sports sont en désaccord après la nomination de Marc Brys comme sélectionneur des Lions Indomptables, succédant à Rigobert Song après une décevante élimination en huitièmes de finale de la CAN 2024 contre le Nigeria. Eto’o, en poste depuis fin 2021, avait proposé une short-list de candidats, parmi lesquels ne figurait pas Brys. L’intervention directe du gouvernement pour nommer le Belge a été perçue par Eto’o comme une ingérence illégale et un affront à son autorité.
Une rencontre explosive
Les tensions ont atteint un point critique lors d’une réunion, dont une vidéo a fait surface sur les réseaux sociaux, montrant un échange houleux entre Eto’o et Brys. La scène est révélatrice : Eto’o, après avoir expulsé un représentant du ministère des Sports des bureaux de la Fecafoot, revient vers Brys, lui demandant de rester pour participer à une réunion. Brys, visiblement agacé, pose la main sur le bras d'Eto'o, ce qui déclenche une réaction immédiate de l'ancien footballeur.
"Ne me touchez pas comme ça monsieur le sélectionneur," a lancé Eto’o. La tension monte d’un cran lorsque Brys rétorque : "Pourquoi tu parles comme ça ?" Eto’o, affirmant son autorité, répond : "Je suis président monsieur". La confrontation verbale continue, avec Eto’o insistant sur le fait que Brys est en poste grâce à lui et non au gouvernement, et Brys défendant son rôle et ses décisions.
"Vous ne faites pas la politique au Cameroun"
La situation s’envenime lorsque Brys questionne l’absence d’Eto’o durant les deux mois précédents, à quoi Eto’o réplique en soulignant qu’il est le président et qu’il ne tolérera pas de comportement qu’il juge irrespectueux. "Ce que vous faites, monsieur le sélectionneur, c’est moi qui l’assume. C’est moi le président de la fédération," martèle Eto’o, enjoignant Brys de rester dans la réunion pour discuter des manquements qu’il lui reproche.
La rupture inévitable
La confrontation atteint son paroxysme lorsque Brys, de manière sarcastique, rappelle à Eto’o qu’il n’a été entraîneur que pendant trois semaines à Antalyaspor. Eto’o, se référant à son illustre carrière de joueur, conclut en affirmant son autorité et en avertissant Brys : "Et si vous traversez la porte, vous ne reviendrez plus".