Le Mali et le monde se sont réveillés sous le choc. Le 6 novembre 2025, lors de la grande foire hebdomadaire d’Echel, dans la région de Tombouctou, la jeune tiktokeuse Mariam Cissé a été enlevée par des hommes armés non identifiés. Le lendemain, à une vingtaine de kilomètres de là, elle a été exécutée publiquement sur la place de l’Indépendance de Tonka, sous les yeux d’une foule terrifiée. La jeune femme n'hésitait pas à afficher son soutien aux autorités maliennes dans ses vidéos.
Ce 10 novembre 2025, l’émotion et l’indignation gagnent continue de gagner tout le pays et la diaspora face à ce drame, symbole tragique du retour d’une peur que beaucoup espéraient révolue.
Une étoile montante du digital malien
Originaire de Tonka, Mariam Cissé s’était imposée sur TikTok comme une figure emblématique de la jeunesse du Nord malien. Avec près de 100 000 abonnés, elle partageait son quotidien, les paysages de Tombouctou, la vie dans sa communauté, et la beauté d’une région trop souvent associée à la guerre.
Souriante et passionnée, elle voulait « montrer un autre visage du Nord ». Ses vidéos, simples et authentiques, avaient séduit des milliers d’internautes maliens et de la diaspora. En quelques mois, Mariam était devenue bien plus qu’une influenceuse : une ambassadrice culturelle et une voix féminine libre dans un environnement difficile.
Un engagement qui lui a coûté la vie
Mais derrière son succès, les menaces s’accumulaient. Mariam Cissé s’était également distinguée par son soutien affiché à l’armée malienne. Elle n'hésitait pas à se mettre en scène en portant l'uniforme des forces armées maliennes. Dans l’une de ses dernières vidéos, Mariam confiait avoir reçu des menaces de mort, en raison de son soutien affiché à l’armée malienne. Dans un contexte où les forces armées affrontent les groupes djihadistes et séparatistes dans le Nord, sa prise de position a été perçue comme un affront par les ennemis de l’État.
Le 6 novembre, alors qu'elle était à la grande foire hebdomadaire d’Echel, elle a été kidnappée par des hommes armés. Le lendemain, ses ravisseurs l’ont publiquement exécutée sur la place de l’Indépendance de Tonka, accusant la jeune femme de « collaboration avec les militaires ». Le crime a été commis sous les yeux d’habitants impuissants, contraints d’assister à cette démonstration de terreur.
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Une exécution pour terroriser et faire taire
Le message de ses bourreaux est clair : réduire au silence toute voix féminine, libre et patriote dans une région où la parole publique est contrôlée par la peur. L’exécution de Mariam Cissé s’inscrit dans une stratégie d’intimidation visant à instaurer la terreur et à dissuader toute expression de soutien à l’État malien.
Son assassinat rappelle les heures sombres du Nord, lorsque les groupes djihadistes imposaient leur loi et exécutaient en public celles et ceux qui osaient s’exprimer ou s’émanciper.
Une lumière éteinte, mais une voix qui perdure
Mariam Cissé représentait l’espoir d’une jeunesse malienne connectée, libre et fière de son identité. Son assassinat brutal illustre la fragilité de cette liberté d’expression dans les zones sous tension. Mais malgré la peur, ses vidéos continuent d’être partagées et commentées, et son souvenir reste vivant dans sa communauté.
Pour beaucoup, Mariam restera une voix courageuse, symbole d’une génération qui refuse de se taire, même face à la violence.
Le meurtre de Mariam Cissé n’est pas seulement une tragédie; il est un signal d’alarme sur la liberté d’expression et la sécurité des civils dans le Nord du Mali. En réduisant au silence cette jeune femme qui prônait la paix et la fierté régionale, ses bourreaux ont voulu éteindre une lumière, mais son courage et son message continuent d’inspirer une génération entière.


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