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I. L'événement : la COP, un sommet mondial annuel
Qu'est-ce que la COP ?
La Conférence des Parties (COP) est le sommet annuel de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur les changements climatiques, officiellement désignée comme la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
La COP30 réunit, du 10 au 21 novembre 2025 au Bresil, des dizaines de milliers de personnes : chefs d'État, ministres, négociateurs, scientifiques, acteurs privés et représentants d'ONG du monde entier.
Quelle est son importance ?
La COP est le seul forum où 198 parties (pays et organisations régionales) se réunissent pour prendre des décisions par consensus sur l'action climatique mondiale. Elle sert à évaluer les progrès réalisés, à fixer de nouvelles obligations et à débloquer les moyens de lutter contre le réchauffement. C'est le lieu où se joue, concrètement, l'avenir climatique de la planète.
II. Le contexte : L'accord de Paris et l'impératif 1,5°C
Quel est le but ultime ?
Toutes les négociations à la COP découlent de l'Accord de Paris, adopté lors de la COP21 en 2015. Cet accord historique fixe deux objectifs fondamentaux :
Limiter l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Poursuivre les efforts pour limiter cette augmentation à 1,5°C
L'objectif de 1,5°C défendu par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), est considéré comme la ligne rouge à ne pas franchir pour éviter les impacts les plus catastrophiques et irréversibles sur la vie humaine et la biodiversité. La COP30 est un moment critique pour réaffirmer la faisabilité de cet objectif.
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III. Le lieu : pourquoi Belém en Amazonie (COP30) ?
La COP30 se tient à Belém, au Brésil, pour la première fois, ce grand rendez-vous mondial se tiendra dans la plus vaste forêt tropicale de la planète, située à l'embouchure du fleuve Amazone. Ce choix n'est pas anodin :
Le Rôle des Forêts : L'Amazonie est surnommée le "poumon du monde". Le choix du Brésil met l'accent sur la nécessité de protéger les forêts tropicales, essentielles pour absorber le carbone.
Pertinence pour la Côte d'Ivoire : Ce thème est particulièrement sensible pour la Côte d'Ivoire, qui s'est engagée dans d'importants efforts de reforestation et de lutte contre la déforestation. La COP30 est l'occasion de partager l'expérience ivoirienne en matière de préservation des écosystèmes et d'obtenir un soutien financier pour ces initiatives.
IV. L'enjeu N°1 : la négociation des "Mille Milliards" (NCQG)
L'échec de la précédente COP29 sur le financement a reporté la pression sur Belém. La question de l'argent est le véritable nœud gordien de cette conférence.
De quoi parle-t-on ?
La COP30 doit aboutir à un accord sur le Nouvel Objectif Chiffré Collectif (NCQG), qui remplacera l'ancien objectif (jamais pleinement atteint) de 100 milliards de dollars par an.Le chiffre des 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 est au cœur des débats. Ce montant colossal n'est pas une simple demande, mais reflète les évaluations de ce qui est réellement nécessaire pour financer :
La transition énergétique (atténuation).
L'adaptation aux impacts climatiques déjà visibles.
Pour les pays du Sud, notamment la Côte d'Ivoire, obtenir un engagement clair sur le NCQG est la condition sine qua non pour mettre en œuvre leurs propres plans climatiques.
V. Le rôle central : La Côte d'Ivoire et ses nouvelles ambitions
La présence et la voix de la Côte d'Ivoire à la COP30 sont primordiales, car le pays vient présenter ses nouvelles cartes.
Les Contributions Déterminées au Niveau National (CDN 3.0)
La Côte d'Ivoire est attendue au tournant avec la soumission de la troisième génération de ses CDN (CDN 3.0). Les CDN sont les plans d'action climatique de chaque pays. Les nouvelles CDN ivoiriennes devront :
Rehausser l'ambition en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Mettre un accent fort sur l'adaptation pour protéger l'agriculture, les zones côtières et les infrastructures face auxaux inondations et à l'érosion.
Ce que porte la Côte d'Ivoire
Le pays défend activement le financement des solutions basées sur la nature (reforestation, Grande Muraille Verte) et réclame un accès aux financements internationaux plus simple et moins contraignant, notamment pour les projets d'adaptation qui sont vitaux pour la population.
VI. Les attentes : ce que doit réussir la "COP de la vérité"
La COP30 est qualifiée de "COP de la Vérité" car elle doit passer des promesses aux actes concrets, dix ans après l'Accord de Paris.Pour qu'elle soit considérée comme un succès, elle doit impérativement déboucher sur :
Un Plan de Financement Crédible (NCQG) : Un accord clair sur la structure du Nouvel Objectif Chiffré Collectif (NCQG), avec la participation des Pays Développés qui s'engagent à fournir et mobiliser les ressources nécessaires (les fameux "Mille Milliards").
L'Accélération des CDN : L'engagement ferme de tous les grands émetteurs à déposer de nouvelles Contributions Déterminées au niveau National (CDN) beaucoup plus ambitieuses pour maintenir l'objectif de 1,5°C
Le Rééquilibrage des Fonds : L'opérationnalisation complète des mécanismes de solidarité, notamment le Fonds Vert pour le Climat (FVC), le Fonds pour l'Adaptation et l'accélération du nouveau Fonds pour les Pertes et Dommages. Pour les pays du Sud comme la Côte d'Ivoire, l'enjeu est que ces capitaux soient principalement versés sous forme de dons pour garantir une véritable justice climatique et ne pas alourdir leur dette.