Un climat électoral sous tension
"Je suis là parce que je suis inquiet quand je vois que l'on va vers une élection qui risque de ne pas être inclusive", a déclaré Tidjane Thiam. Il met en garde contre une nouvelle crise électorale, rappelant les précédentes crises en Côte d’Ivoire et l’importance d’un scrutin transparent.
Il dénonce aussi l’exclusion de figures politiques majeures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro de la liste électorale provisoire publiée par la Commission électorale indépendante (CEI). "Une élection où des candidats qui représentent des millions d'Ivoiriens ne sont pas représentés, ce n'est pas nouveau", a-t-il souligné, insistant sur les risques que cela fait peser sur la stabilité du pays.
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Une question de nationalité devenue un sujet de campagne
La polémique autour de la double nationalité de Tidjane Thiam a pris un nouveau tournant ce mercredi 20 mars 2025. Le Journal officiel français a publié le décret officialisant sa "libération d’allégeance à la nationalité française", le rendant exclusivement ivoirien.
Cependant, le principal concerné n’a pas encore réagi à cette annonce. Lors de son interview, il avait dénoncé les attaques autour de cette question : "Ma nationalité, c'est une diversion (...) On essaie de faire de moi le sujet de cette campagne, alors que le vrai débat concerne le bilan de quinze ans de gouvernement et les demandes pour cinq années de plus".
Un bilan "entaché de graves réalités
Tidjane Thiam a vivement critiqué la gouvernance actuelle, mettant en lumière des indicateurs alarmants. Selon lui, le système éducatif est en faillite, la santé “On parle de croissance économique, mais quand on regarde de près, les statistiques de santé sont bien inférieures à celles du Burkina Faso", a-t-il révélé, soulignant un décalage entre les discours officiels et la réalité quotidienne des Ivoiriens.
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Des menaces quasi quotidiennes
Plus inquiétant encore, le candidat a affirmé être la cible de pressions constantes : "Je reçois des menaces quasi-quotidiennes, y compris sur ma sécurité physique". Lorsqu'on lui demande si ces menaces proviennent des cercles du pouvoir, il répond : "Elles viennent de personnes autorisées". Malgré ces pressions, il se veut résolu : "On se bat pour que la Côte d'Ivoire soit libérée de la peur".
Un message aux électeurs
Tidjane Thiam s’adresse particulièrement à la jeunesse ivoirienne, insistant sur l’importance de la démocratie et du droit de choisir librement ses dirigeants. "Nous avons déjà vécu trop de crises. Il est temps d’écrire une nouvelle page de notre histoire, dans la paix et la transparence", affirme-t-il.
Avec une opposition affaiblie et un pouvoir en place bien installé, la présidentielle d’octobre 2025 s’annonce comme un moment décisif pour l’avenir du pays. Tidjane Thiam, malgré les attaques et les menaces, veut incarner l’alternative.
Aissatou Doumbia