Le groupe Dangote Cement, propriété du milliardaire nigérian Aliko Dangote, a officiellement lancé ses activités en Côte d'Ivoire avec l'ouverture de sa cimenterie d'Attingué, à une trentaine de kilomètres d'Abidjan.Cette usine, d'une capacité de 3 millions de tonnes par an, représente un investissement estimé à 100 milliards de FCFA.Au-delà de l'infrastructure, cette installation incarne une ambition claire : renforcer l'autosuffisance industrielle ivoirienne tout en dynamisant l'emploi et la compétitivité du secteur.Mais cette arrivée ne manquera pas de redéfinir les équilibres d'un marché déjà concurrentie
Un projet stratégique pour la souveraineté industrielle ivoirienne
L'usine d'Attingué s'inscrit dans la vision panafricaine de Dangote : produire localement pour répondre à la demande africaine.
En installant une unité de production moderne sur le sol ivoirien, le groupe ambitionne de réduire les importations de clinker, stabiliser les prix du ciment et favoriser les exportations régionales vers des pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso ou le Ghana.
Cette implantation s'aligne parfaitement avec les objectifs du Plan National de Développement (PND) 2021-2025, qui vise spécifiquement :
Le développement de pôles industriels compétitifs
La promotion des investissements privés stratégiques
La transformation structurelle de l'économie via l'industrialisation
Ce projet renforce ainsi la position de la Côte d'Ivoire comme hub industriel de la sous-région, tout en concrétisant la vision gouvernementale de faire du secteur privé le moteur de la croissance.
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Des retombées économiques et sociales prometteuses
L'usine Dangote Cement devrait générer plus de 1 000 emplois directs et indirects, offrant de nouvelles opportunités aux jeunes ivoiriens.
Mais l'impact ne s'arrête pas là : le groupe prévoit d'investir dans la formation et le transfert de compétences, via la Dangote Academy, déjà active au Nigeria et dans d'autres pays africains. L'objectif est de développer une main-d'œuvre locale qualifiée, capable d'assurer la gestion et la maintenance des équipements industriels sans dépendance extérieure. Un modèle qui allie création d'emplois durables et valorisation du savoir-faire africain.
Un marché en mutation : la concurrence en alerte
Le marché ivoirien du ciment est déjà dominé par plusieurs acteurs majeurs, notamment CIMAF, LafargeHolcim et la Société des Ciments d'Abidjan (SCA). L'arrivée de Dangote Cement, fort de sa puissance financière et de sa capacité de production considérable, risque de redistribuer les cartes.
Cependant, cette nouvelle donne présente aussi des défis :
Risque de guerre des prix : La stratégie agressive de Dangote pourrait fragiliser les producteurs locaux moins capitalisés, potentiellement au détriment de la diversité du marché.
Pression sur la marge des concurrents : Les acteurs historiques devront investir massivement dans l'innovation et l'optimisation de leurs coûts pour maintenir leur compétitivité.
Concentration du marché : À terme, la puissance de Dangote pourrait conduire à une domination oligopolistique, nécessitant une vigilance réglementaire accrue.
Le groupe est réputé pour sa politique de prix compétitifs, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix au bénéfice des consommateurs. Mais cette nouvelle donne met aussi la pression sur les concurrents locaux, qui devront innover et accroître leur efficacité pour rester dans la course.
Un levier pour l'intégration économique africaine
Au-delà du marché ivoirien, la présence de Dangote Cement symbolise une ambition continentale : produire africain, pour l'Afrique. Aliko Dangote défend depuis toujours une vision d'industrialisation endogène, fondée sur la valorisation des ressources locales. En s'implantant à Attingué, il poursuit son objectif d'un réseau industriel intégré, capable de soutenir la croissance du continent et de réduire sa dépendance aux importations étrangères. Une stratégie qui, si elle est bien encadrée, pourrait bénéficier à toute la région ouest-africaine.
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Avec son implantation à Attingué, Dangote Cement s'impose comme un nouvel acteur majeur du développement économique ivoirien. Entre promesse d'emplois, autosuffisance et concurrence accrue, cette usine marque un tournant stratégique pour le pays. La balle est maintenant dans le camp des différents acteurs :
Dangote devra concilier ambition commerciale et responsabilité sectorielle
Les concurrents devront s'adapter pour survivre dans ce nouveau paysage
Les autorités auront pour défi de réguler le marché pour préserver équité et diversité
Reste à savoir si cette arrivée profitera à l'ensemble du secteur ou si elle installera une domination progressive du géant nigérian.
Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : le marché ivoirien du ciment vient d'entrer dans une nouvelle ère.