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Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) est en proie à de fortes tensions internes, mises en lumière par les déclarations fracassantes de Jean-Louis Billon, cadre influent du parti et député de Dabakala. Invité de l’émission Sans Réserve sur la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI) ce jeudi 12 décembre 2024, l’homme d’affaires n’a pas mâché ses mots envers Tidjane Thiam, président du PDCI et candidat déclaré à l’investiture pour la présidentielle de 2025.
Une critique frontale de Tidjane Thiam
Jean-Louis Billon a ouvertement remis en question la légitimité de la candidature de Tidjane Thiam. Selon lui, l’ancien directeur général du Crédit Suisse, qui a vécu en dehors de la Côte d’Ivoire pendant plus de deux décennies, est déconnecté des réalités ivoiriennes.
"Tidjane est parti en 2000 et il revient en 2023. Quand il partait, il y avait 18 millions d’habitants. Aujourd’hui, nous sommes près de 30 millions. Il n’a pas scolarisé ses enfants ici, ne s’est pas soigné ici, et n’est pas contribuable ici. Comment peut-il parler de sujets comme l’éducation, la santé ou la fiscalité ivoirienne ?" a-t-il fustigé.
Billon a même affirmé que Thiam, par décence, ne devrait pas briguer la présidence. "En toute honnêteté, il ne devrait même pas être candidat. Les lacunes seront trop évidentes dès que le débat politique commencera", a-t-il déclaré avec fermeté.
Un conflit d’ambitions au sein du PDCI-RDA
Ces attaques reflètent la rivalité croissante entre les deux hommes, candidats déclarés à l’investiture du PDCI pour 2025. Jean-Louis Billon, qui se positionne comme le candidat le plus expérimenté et enraciné dans les réalités locales, n’a pas hésité à dénoncer ce qu’il perçoit comme une gestion par procuration de son adversaire.
"Moi, on ne me raconte pas la Côte d’Ivoire, je la vis. Lui, il est obligé de s’entourer d’une bande de ‘ropéros’ qui lui disent quoi faire. On ne gère pas un pays de cette manière", a-t-il affirmé.
Le Conseil de discipline de Jean-Louis Billon
En parallèle, Billon fait l’objet d’une procédure disciplinaire au sein du parti pour atteinte à l’unité et insubordination. Cependant, il se défend avec vigueur, affirmant qu’il ne viole aucune règle en déclarant sa candidature. "Nulle part il n’est interdit à un militant de dire qu’il aspire à la présidence. Je ne transgresse aucune règle", a-t-il martelé.
Alors que la convention pour désigner le candidat du PDCI approche, ces dissensions internes pourraient avoir des répercussions importantes sur l’avenir du parti. La question demeure : qui incarnera le mieux les ambitions du PDCI pour 2025 ?