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Le Vohou-Vohou ou le collectif d’artistes ivoiriens qui brise les codes artistiques

Au cœur de la scène artistique ivoirienne émerge un mouvement créatif audacieux et innovant connu sous le nom de Vohou-Vohou. Ce collectif d'artistes, composé de talents multidisciplinaires, défie les conventions et redéfinit les normes artistiques, apportant une bouffée d'air frais à la culture ivoirienne contemporaine.

Ba Youssouf peignant une toile Vohou

Le Vohou-vohou tire ses racines des années 1970 où un groupe d'étudiants de l'École des Beaux-Arts d'Abidjan a initié la création d'un mouvement artistique. Ils ont opté pour l'utilisation de supports et de matériaux récupérés, ainsi que d'éléments naturels, dans le but de définir une esthétique novatrice et d'affirmer une identité propre à l'art contemporain ivoirien. Cette démarche artistique visait à se distancer de l'influence héritée de l'époque coloniale. En effet, depuis les indépendances, l'art ivoirien était énormément inspiré de l'occident.

Le nom "Vohou-Vohou" vient des moqueries des élèves de la faculté d'architecture voyant leurs camarades des beaux-arts produire des œuvres de cette façon. Ils disaient "C’est vraiment vohou vohou ce que vous faites". Vohou signifie "n'importe quoi" ou "assemblage de n'importe quoi" en gouro.

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Les figures emblématiques de ce mouvement artistique sont Youssouf Bath, également connu sous le surnom du "Sorcier Vohou", Théodore Koudougnon, Kra N'guessan, Christine Ozoua, Yacouba Touré. On trouve également Aboueu Damas, Jo Diomandé, Assita Zézé, Tano Kouakou, Enerstine Mélèdje, Mathilde Moreau et Essoh N'guessan...

Notons que la peintre Mathilde Moreau, surnommée "la Prêtresse du Vohou", actuelle directrice de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan émerge de ce mouvement. Elle fonde le groupe Daro-Daro.

Le Vohou-Vohou se distingue par son esthétique qui puise dans l'héritage culturel ivoirien. Les artistes intègrent des éléments comme la jute, des colorants naturels, le sable, les cauris avec la technique du collage.

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Au-delà de son aspect artistique, le Vohou-Vohou a un impact profond sur la société ivoirienne. Il a montré tout le génie créatif ivoirien et le savoir-faire à partir des matériaux locaux. Dans une période post-indépendance, ce mouvement a affirmé la capacité de s'affranchir des codes et diktats occidentaux. Les performances du collectif ont servi de plateforme pour aborder des questions sociales et politiques, faisant du Vohou-Vohou bien plus qu'un simple mouvement artistique.

C’est en 1985 que cette discipline se voit officiellement reconnu dans le monde de l’art par le biais d’une exposition organisée au Centre culturel français d’Abidjan, aujourd'hui Institut Français. Mais il s'était déjà répandu dans tous les ateliers de l’école nationale des Beaux-Arts et formalisé en France, au sein de l’atelier du peintre Jacques Yankel. Le Vohou-Vohou a finit par être inscrit au programme de l’enseignement de l’école des Beaux-Arts d’Abidjan : une belle revanche pour cet art que l’on qualifiait auparavant de n’importe quoi.

En 2014, le musée national du Mali met en scène l'exposition intitulée "À la Rencontre de l'Esprit Vohou-vohou", offrant une reconstitution captivante de l'évolution de l'art contemporain ivoirien, centrée sur le mouvement déterminant qu'est le Vohou-Vohou.

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À partir de ce moment-là, le Vohou-Vohou connut une forte notoriété internationale.

Le Vohou-Vohou est bien plus qu'une expression artistique. C'est un mouvement d'affirmation, de liberté qui retranscrit tous les principes dont on veut s'affranchir.

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