Voilà qui donne suite à l'affaire qui a provoqué un scandale à l'international : le Maroc aurait été impitoyable avec les migrants qui ont tenté fin juin de passer la frontière de la Melilla, enclave autonome espagnole située au nord du Maroc. Ce mardi, le tribunal de Nador a condamné 33 migrants africains à 11 mois de prison ferme chacun pour "entrée illégale" au Maroc.
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Rappelez-vous, c'était au moins 23 migrants qui sont morts asphyxiés, écrasés ou des suites de leurs blessures dans une tentative d'entrée dans le territoire espagnol. Ils faisaient partie d'un groupe de près de 2 000 migrants, en majorité des Soudanais. Si 133 sont parvenus à franchir la barrière, le sort des autres était entre les mains des autorités marocaines.
Et les premières condamnations n'ont pas tardé. Un peu moins d'un mois plus tard, 33 migrants africains ont été condamnés à 11 mois de prison ferme pour "entrée illégale" au Maroc, a indiqué à l'AFP leur avocat Kahlid Ameza. Ils étaient poursuivies pour "entrée illégale sur le sol marocain", "violence contre agents de la force publique", "attroupement armé" et "refus d'obtempérer".
Un autre procès devant un tribunal de Nador devrait se rouvrir le 27 juillet prochain et concerner un groupe de 29 migrants - dont un mineur. Ils sont poursuivis pour "participation à une bande criminelle en vue d'organiser et faciliter l'immigration clandestine à l'étranger".
"C'est un jugement très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits" a estimé Khalid Ameza sur l'issue du premier procès. Même si l'ONU a dénoncé "un usage excessif de la force" lors de ce drame, le sort des migrants a été entièrement laissé aux mains des autorités marocaines, dont 140 membres des forces de l'ordre ont été blessés dans les altercations.