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5 choses à savoir sur les Agoudas, ces descendants d'esclaves qui ont marqué l'Afrique

Voici 5 choses à savoir sur les Agoudas, ces descendants d'esclaves qui ont marqué l'Afrique.
5 choses à savoir sur les Agoudas, ces descendants d'esclaves qui ont marqué l'Afrique/Grande Mosquée de Porto-Novo/Nicola Lo Calzo
5 choses à savoir sur les Agoudas, ces descendants d'esclaves qui ont marqué l'Afrique/Grande Mosquée de Porto-Novo/Nicola Lo Calzo

Les Agoudas représentent une communauté singulière, souvent méconnue, mais dont l'impact sur l’économie et la culture de l’Afrique de l’Ouest est indéniable. Descendants d’esclaves affranchis, ces hommes et femmes sont revenus en Afrique pour réprendre une autre vie. Quel a été leur apport dans le développement économique, social et culturel des pays africains où ils se sont installés ? Voici 5 points essentiels pour mieux comprendre leur histoire et leur contribution.

Comment devient-on Agouda ?

Les Agoudas sont constitués de deux groupes principaux : ceux qui ont obtenu leur liberté au Brésil par le biais de l'affranchissement, souvent en raison de leurs bons et loyaux services, ou par l'achat de leur liberté, et ceux qui ont été expulsés du Brésil après avoir participé aux émeutes contre l’esclavage entre 1807 et 1835. Ces derniers ont trouvé refuge principalement au Bénin, où ils ont contribué à la construction d’une nouvelle vie.

Un héritage culturel afro-brésilien

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La culture des Agoudas se distingue nettement des autres cultures africaines en raison de leurs origines brésiliennes. Bien que le Bénin n’ait jamais été une colonie portugaise, ces descendants d’esclaves ont préservé de nombreuses pratiques culturelles et religieuses du Brésil. En particulier, leur patrimoine linguistique, leurs rites et leurs fêtes ont été marqués par l’influence afro-brésilienne, à l’instar de la culture de Candomblé, largement pratiquée au Brésil.

Des patronymes à consonance portugaise/brésilienne

Un aspect frappant de la communauté Agouda est le patronyme portugais ou brésilien qu'ils portent. En effet, les enfants des négriers portugais ou brésiliens, comme d’Almeida, Da Costa, ou encore Pereira, reflètent un passé colonial difficile. Ces noms de famille ont été transmis lors de la période de l’esclavage, où les esclaves prenaient le nom de leurs maîtres.

Une influence notable sur l’architecture locale

Les Agoudas ont introduit un style architectural particulier en Afrique de l’Ouest, inspiré des techniques qu'ils avaient apprises au Brésil. Ce style, qui mélange des influences portugaises et afro-brésiliennes, se retrouve dans les maisons et les bâtiments publics des villes comme Ouidah et Porto-Novo. Ces constructions, souvent à étages avec des toits en tuiles et des arcades en ogive, ont transformé l’urbanisme local, apportant un cachet distinctif aux régions côtières du Bénin.

Un impact économique et social durable

Les Agoudas ont non seulement apporté une riche contribution culturelle, mais aussi des compétences artisanales et commerciales au Bénin. Ils ont introduit de nouveaux métiers comme ceux de cordonnier, menuisier-ébéniste, tailleur, ainsi que des pratiques culinaires influencées par le Brésil. Des mets typiquement brésiliens comme le kokada (amuse-gueule à base d'arachides grillées) et la feijoada (un plat à base de haricots et de viande) sont désormais populaires au Bénin.

Les Agoudas continuent d’être une communauté dynamique qui fusionne ses racines africaines et brésiliennes pour façonner une identité unique. Leur héritage, bien qu’ancré dans l’histoire de l’esclavage, a largement contribué à enrichir les sociétés ouest-africaines, et continue d'influencer la culture, l’économie et la politique de la région.