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Depuis quelques jours, la toile s’enflamme. Un documentaire diffusé par Radio-Canada est à l’origine d’une vive polémique au Canada et en Afrique de l’Ouest. Cette enquête journalistique évoque le démantèlement d’un réseau d’arnaques sentimentales au Canada, qualifié de « tentaculaire » et impliquant plus de 200 personnes. Selon le reportage, certains des fraudeurs seraient originaires de Côte d’Ivoire et du Bénin.
Ces révélations ont provoqué une véritable tempête en ligne, notamment après la diffusion d’une vidéo montrant un couple ivoirien qui eux aussi aurait été victime de cette pratique. Une séquence qui a amplifié la polémique, alimenté les débats et inquiétudes quant à l’impact d’une telle affaire sur l’image des communautés africaines installées au Canada.
Le mode opératoire décrit
Selon le documentaire, les fraudeurs s’inscrivaient dans des universités québécoises (Trois-Rivières, Chicoutimi, Outaouais) mais ne fréquentaient pas les cours. Ils ciblaient ensuite leurs victimes sur Facebook, avant de transférer les conversations sur WhatsApp ou Snapchat pour établir de fausses relations amoureuses. Une fois la confiance gagnée, ils inventaient des histoires tragiques (maladies, accidents, décès) pour obtenir de l’argent. Les fonds récoltés étaient renvoyés en Afrique ou blanchis au Canada via des entreprises complices.
Des témoignages bouleversants
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Parmi les extraits diffusés, un couple ivoirien installé au Canada a affirmé avoir également été victime de ces stratagèmes frauduleux. Leur histoire illustre à quel point ces arnaques ne ciblent pas seulement des Canadiens, mais peuvent aussi toucher des membres de la diaspora africaine elle-même.
Un phénomène ancien
Ce type d’arnaque n’est pas nouveau. Déjà en 2015 et en 2018, des enquêtes internationales avaient révélé l’existence de réseaux similaires en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Nigéria. Ces affaires avaient mis en lumière la portée internationale des "romance scams" ou "broutage" et la nécessité d’une coopération accrue entre pays.
La réaction de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Canada
Face à la polémique, l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Canada a réagi officiellement le 19 septembre 2025. Dans un communiqué, elle :
Rejette fermement toute assimilation entre la criminalité d’individus isolés et une prétendue « mafia ivoirienne » ;
Dénonce une stigmatisation dangereuse qui porte atteinte à la dignité et à la réputation de l’ensemble de la communauté ivoirienne au Canada ;
Rappelle que la Côte d’Ivoire elle-même est victime de réseaux criminels transnationaux, contre lesquels elle lutte activement, en conformité avec ses engagements internationaux ;
Souligne que la grande majorité des ressortissants ivoiriens au Canada sont des citoyens exemplaires, intégrés et respectueux des lois ;
Invite les médias, en particulier Radio-Canada, à faire preuve de responsabilité et d’équilibre dans le traitement de ces sujets, pour éviter les amalgames et la déformation des faits.
L’Ambassade a également réaffirmé la disponibilité de la Côte d’Ivoire à renforcer sa coopération avec le Canada dans la lutte contre la cybercriminalité et toutes les formes de criminalité transnationale organisée.
Conséquences sur l’image des étudiants et travailleurs étrangers
Cette affaire soulève une inquiétude majeure : la crainte que la médiatisation de ces cas ternisse la réputation des véritables étudiants et travailleurs étrangers ivoiriens et béninois au Canada. Beaucoup redoutent d’être victimes de préjugés, d’être assimilés à tort aux fraudeurs, ou de voir leur intégration sociale fragilisée.
Dans ce climat, il est essentiel de distinguer les actes de quelques individus isolés des milliers de jeunes Ivoiriens et Béninois qui, chaque année, partent étudier ou travailler à l’étranger avec sérieux, ambition et intégrité.