Le procès opposant Mariama Cissé, taekwondoïste ivoirienne de renom, à son ancien entraîneur Tadjou Attada, pour harcèlement sexuel, est entré dans sa phase décisive. Après une audience tenue le 22 novembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré, avec un verdict attendu le 21 février prochain. Le procureur a requis 12 mois de prison ferme et 500 000 FCFA d'amende contre l'ancien entraîneur de la fédération ivoirienne de taekwondo.
Les faits reprochés
Mariama Cissé, médaillée de bronze aux Championnats d’Afrique 2022, accuse Tadjou Attada de lui avoir fait des avances insistantes qu’elle a fermement rejetées. Elle affirme que ce refus a entraîné des représailles : mise à l’écart de l’équipe nationale, remplacement injustifié et isolement au sein d’un environnement jugé toxique. Ces événements ont contraint Mariama à suspendre temporairement sa carrière sportive.
En novembre 2023, la situation prend une nouvelle tournure lorsqu’elle est rappelée pour les Championnats d’Afrique. Toutefois, une condition est imposée : s’excuser auprès de l’entraîneur pour être réintégrée. Mariama refuse, soutenant qu’elle n’a rien à se reprocher, et dépose une plainte pour harcèlement sexuel et abus de pouvoir.
Les déclarations en audience
Lors du procès, Tadjou Attada a reconnu les faits. Interrogé par le procureur sur son comportement, il a admis qu’il n’aimerait pas que ses enfants soient confrontés à une telle situation, reconnaissant ainsi la gravité de ses actes.
Cependant, Me Coulibaly, avocat de la défense, a plaidé que son client n’a jamais exercé de pression pour obtenir des faveurs en échange d’avantages. "Il est tombé amoureux, d’où ces avances, mais il n’y a jamais eu de harcèlement ni de conditionnement de son pouvoir", a-t-il soutenu.
Le procureur a requis une peine de 12 mois de prison ferme et une amende de 500 000 FCFA contre l’entraîneur.
Un contexte de scandales répétés
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de révélations troublantes dans le milieu du taekwondo ivoirien. En septembre 2024, un autre entraîneur a été accusé de harcèlement sexuel sur des mineures lors d’un stage. Il a été suspendu et mis en examen en décembre de la même année.
Ces incidents soulignent la nécessité d’une meilleure protection des athlètes et d’une tolérance zéro face aux abus dans le milieu sportif.
Le verdict attendu en février 2025 sera déterminant, non seulement pour Mariama Cissé, mais aussi pour les efforts visant à instaurer un environnement sûr et respectueux dans le sport ivoirien.