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Présidentielle 2025 au Cameroun : entre ferveur populaire, tensions et débordements jusqu’en Côte d’Ivoire

Alors que le dépouillement se poursuit, les Camerounais surveillent chaque bulletin dans une élection marquée par la tension et la méfiance.
Dépouillement/Tous droits réservés
Dépouillement/Tous droits réservés

Le Cameroun a vécu, le 12 octobre 2025, une journée électorale historique. Des millions de citoyens se sont rendus aux urnes pour choisir leur prochain président. Si la plupart des bureaux de vote ont fonctionné dans le calme, la journée n’a pas été exempte de tensions, de scènes de ferveur populaire et même d’incidents diplomatiques à l’étranger.

Une participation massive et un fort engagement citoyen

A l'international comme dans plusieurs villes du pays Yaoundé, Douala, Garoua, Bafoussam ou encore Bertoua les Camerounais se sont mobilisés dès les premières heures du matin pour accomplir leur devoir civique.

Les observateurs ont salué la discipline et la patience des électeurs, parfois contraints de faire de longues files sous le soleil. Mais c’est surtout après la fermeture des bureaux de vote que les scènes les plus marquantes ont eu lieu.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montrent des électeurs rassemblés à l’intérieur des bureaux, refusant de partir avant le dépouillement. Leur objectif : assister à chaque étape du comptage des voix et s’assurer de la transparence du processus.

Certains citoyens ont filmé, pris des notes ou diffusé des images en direct, témoignant d’une vigilance populaire inédite dans l’histoire électorale du pays.

Les candidats en lice

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Cette élection oppose plusieurs figures politiques de poids, parmi lesquelles :

  • Paul Biya, le président sortant, au pouvoir depuis 1982, candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), qui brigue un huitième mandat ;

  • Cabral Libii, jeune député et président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), figure montante de l’opposition et favori auprès d’une partie de la jeunesse ; Joshua Osih, représentant du Social Democratic Front (SDF), héritier politique du défunt Ni John Fru Ndi ;

  • Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), ancien ministre et habitué de la scène politique ;

  • Patricia Tomaïno Ndam Njoya, candidate de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), unique femme en lice, qui prône un renouveau politique et une meilleure représentation des femmes.

Les deux principaux favoris semblent être Paul Biya et Issa Tchiroma Bakary, dont les partisans se sont mobilisés en masse sur le terrain comme en ligne.

Des altercations dans certaines villes

Si le climat général a été relativement calme, des incidents ont éclaté dans plusieurs localités, notamment à Garoua, où des affrontements ont opposés les populations au forces de l'ordre.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des jets de pierres, des barricades et l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les foules. À Douala, des tensions ont également été signalées dans certains centres de dépouillement, après des désaccords sur la validation de bulletins.

Les autorités, par la voix du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, ont assuré que la situation était « globalement sous contrôle » et ont appelé la population au calme et à la patience jusqu’à la proclamation officielle des résultats, prévue d’ici le 26 octobre.

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Tensions jusque dans la diaspora : l’ambassade du Cameroun à Abidjan prise d’assaut

Les tensions ont également gagné la diaspora.
À Abidjan, l’ambassade du Cameroun en Côte d’Ivoire a été vandalisée dans la soirée du scrutin.
Selon plusieurs informations relayées, des électeurs camerounais, mécontents d’avoir été empêchés d’assister au dépouillement, auraient manifesté leur colère devant le bâtiment diplomatique.
La situation a rapidement dégénéré, provoquant des dégâts matériels et l’intervention des forces de l’ordre ivoiriennes pour rétablir le calme.
Aucune victime n’a été signalée, mais les images de l’incident ont largement circulé sur les réseaux sociaux, symbolisant la tension et la frustration d’une partie de la diaspora.

Des infox et faux résultats circulent sur les réseaux sociaux

Alors que les électeurs patientent, les réseaux sociaux se sont transformés en terrain fertile pour la désinformation.
De prétendus « résultats provisoires » ont commencé à circuler dès la nuit du scrutin, créant la confusion parmi les citoyens.
L’une de ces infox a même usurpé l’identité d’un grand média international, Radio France Internationale (RFI), en diffusant une fausse dépêche annonçant un vainqueur avant l’heure.
Cette manipulation, rapidement démentie, illustre la tension et la méfiance qui entourent le processus électoral.
Les autorités ont rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels, et ce au plus tard le 26 octobre.

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Entre attente et incertitude

Alors que le dépouillement se poursuit à travers le pays, le Cameroun retient son souffle. La Commission électorale (ELECAM) appelle les citoyens à ne pas se fier aux résultats non officiels circulant sur les réseaux sociaux et à attendre la décision finale du Conseil constitutionnel.

Dans les quartiers populaires comme dans les grandes villes, les conversations tournent autour d’une seule question :

le Cameroun connaîtra-t-il enfin une alternance ou poursuivra-t-il sur la même voie ?