Simone Gbagbo : En prison, j'ai appris à avoir plus de maîtrise de soi et à gérer ma colère

Dans une interview accordée à Pierre Akpro dans Appart politique, Simone Ehivet Gbagbo revient sur son expérience en prison, son évolution personnelle et sa vision de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.

Un temps d’introspection et de transformation

Simone Gbagbo évoque son incarcération comme une période de réflexion intense et d’apprentissage. "Ça a été beaucoup de moments d’introspection", confie-t-elle. Ce temps de privation de liberté lui a permis de renforcer sa relation avec Dieu et d’approfondir sa connaissance de la Bible. Elle admet également avoir travaillé sur certains aspects de sa personnalité, notamment la gestion de la colère et la maîtrise de soi, afin de ne pas laisser place à la rancune.

Une réconciliation encore inachevée

Si le discours politique met en avant une Côte d’Ivoire apaisée, Simone Gbagbo affirme que la réconciliation nationale n’est pas encore une réalité. Selon elle, une véritable réconciliation exige d’ouvrir un dialogue sincère sur les causes profondes des crises passées. "Il faut s’asseoir, parler du problème : qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi cela s’est produit ? Et comment éviter que cela ne se reproduise ?" insiste-t-elle.

Elle souligne également le sort des victimes du peuple Wê qui ont été les plus touchés. De nombreuses personnes ont perdu leurs proches, leurs biens et leur emploi, et jusqu’à présent, les réparations et restitutions nécessaires n’ont pas été effectuées. Lors de ses déplacements dans l’Ouest du pays, elle dit avoir constaté l’ampleur des pertes subies par certaines populations, regrettant que rien n’ait été fait pour leur venir en aide.

Durant ces "une heure" d'interview, avec le journaliste Pierre Akpro, elle est revenue sur sa vie, son enfance, ses premiers combats politiques.