La Polyandrie et ses motivations
La polyandrie est souvent observée dans des sociétés confrontées à des ressources limitées, car elle peut aider à réguler la croissance démographique et à améliorer la survie des enfants. Bien que rare, cette forme de mariage est pratiquée tant par des familles modestes que par des familles d'élite. Par exemple, dans les régions montagneuses de l'Himalaya, les terres étant rares, la polyandrie permet de conserver les propriétés familiales intactes et non divisées, avec tous les frères d'une même famille partageant une épouse.
Exemples de polyandrie à travers le monde
Paraguay
Dans la tribu Ache, près de 60 % des enfants ont un ou deux pères additionnels, qui partagent également les responsabilités parentales.
Amérique du Sud
Les Bororos, un peuple autochtone du Brésil, ainsi que les Tupi, autre groupe indigène du pays, ont historiquement pratiqué la polyandrie. Ces communautés associaient souvent des caractéristiques spirituelles aux relations conjugales multiples.
Venezuela
Au sein de la tribu Bari, la polyandrie a montré des avantages en termes de survie des enfants. Les statistiques révèlent que 80 % des enfants issus de familles polyandres atteignent l'âge de 15 ans, contre 64 % pour les enfants de familles monogames.
Chine
Les Tibétains des régions népalaises de la Chine ont pratiqué la polyandrie jusqu'aux années 1960. Connue sous le nom de "polyandrie fraternelle", cette pratique impliquait que tous les frères d'une même famille épousaient la même femme, permettant ainsi de garder le patrimoine familial intact.
Inde
La polyandrie était courante dans certaines régions de l'Inde, notamment à Jaunsar-Bawar, en Uttarakhand, et à Kinnaur, dans l'Himachal Pradesh. Elle était également pratiquée parmi les tribus Todas des Nilgiris et les Nanjanad Vellala de Travancore. Bien que la pratique ait diminué, elle persiste encore parmi certaines communautés des montagnes.
Népal
Chez les Tre-Bas du Tibet, la polyandrie se pratique surtout dans les familles sans fils. Ici, les femmes, héritières des terres, partagent leurs maris pour maximiser la main-d'œuvre nécessaire à l'entretien des propriétés.
Nigeria
Les Irigwe, une communauté située à l'ouest du plateau de Jos, ont pratiqué la polyandrie jusqu'en 1968. Dans cette société, les femmes pouvaient avoir plusieurs époux, appelés "co-maris", et se déplacer librement entre les foyers.
République Démocratique du Congo
Les Bashilélé pratiquent une forme de polyandrie où une femme peut avoir plusieurs maris, souvent dans le contexte d'une mise en scène traditionnelle impliquant l'enlèvement de la femme pour échapper à un mauvais traitement ou pour renforcer des alliances.
Kenya
Les Maasaï, peuple nilotique du Kenya et du nord de la Tanzanie, ont aussi connu des cas de polyandrie, bien que cette pratique soit devenue rare aujourd'hui.
À travers ces exemples, la polyandrie apparaît comme une pratique culturelle influencée par des facteurs économiques, sociaux et géographiques, offrant une perspective unique sur les arrangements matrimoniaux et les dynamiques familiales dans différentes sociétés.