Des revendications non satisfaites
Lors d’une réunion à Bouaké le 3 novembre 2024, Diakité Aboudou, ancien combattant et porte-parole d’un groupe de 6 877 ex-combattants, a exprimé leur désillusion vis-à-vis du gouvernement. Il rappelle que ces anciens membres des Forces nouvelles, ayant soutenu Ouattara dans la crise post-électorale de 2010, attendent encore une reconnaissance officielle et une indemnisation équitable.
"Si tu refuses ton propre couteau, quelqu’un d’autre va le prendre…"
Face à l’inaction des autorités ivoiriennes, Aboudou a fait part d’une intention préoccupante : certains ex-combattants se rendent au Burkina Faso pour rejoindre les rangs des VDP, une force civile auxiliaire de l’armée burkinabè. Le gouvernement burkinabè s’appuie sur ces forces pour renforcer la sécurité et la stabilité de ses frontières, en particulier face aux défis sécuritaires croissants. Diakité Aboudou précise que ces actions ne sont pas isolées : plusieurs ex-combattants ivoiriens auraient déjà franchi la frontière pour intégrer les rangs burkinabè, selon lui.
Les ex-combattants plaident pour leur réintégration
Pour apaiser cette situation explosive, Aboudou en appelle au président Alassane Ouattara et au ministre de la Défense, Téné Birahima, pour une prise en compte des revendications des ex-combattants. Depuis leur engagement aux côtés de Ouattara en 2011, ces anciens combattants se sentent abandonnés et stigmatisés. Nombre d’entre eux font face à des difficultés pour trouver un emploi, subissent des préjugés, et voient leurs demandes de soutien restées sans réponse.
Ils demandent non seulement une indemnisation comparable à celle versée aux 8 400 militaires en 2017, mais également la fin de la stigmatisation qu’ils ressentent au quotidien. Diakité Aboudou souligne également la nécessité d’intégrer ces anciens combattants dans la vie civile, afin de prévenir toute marginalisation qui pourrait les pousser vers des actions désespérées à l’étranger.