Le Soudan du Sud, médiateur traditionnel au Soudan, a annoncé avoir obtenu "un accord de principe" du chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et de son second, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui se disputent le pouvoir depuis le 15 avril.
Les combats acharnés se poursuivent au Soudan en pleine "catastrophe" humanitaire mais le voisin soudanais du sud assure mardi avoir décroché un "accord de principe" des deux généraux en guerre pour une trêve d'une semaine.
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Les deux rivaux ont approuvé une trêve "du 4 au 11 mai", assure dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères du Soudan du Sud. Et le président sud-soudanais Salva Kiir a plaidé pour qu'ils "profitent de cette trêve d'une semaine pour nommer des représentants et proposer une date pour le début des négociations" pour obtenir un cessez-le-feu permanent.
Aucun belligérant n'a commenté dans l'immédiat cette annonce, et en attendant plusieurs témoins ont fait état de "bombardements aériens" dans différents quartiers de Khartoum.
La capitale de plus de cinq millions d'habitants est en proie au chaos depuis qu'ont éclaté mi-avril les combats qui ont fait plus de 500 morts, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), et des milliers de blessés, selon le ministère soudanais de la Santé. Un bilan qui pourrait être largement sous-estimé selon l'ONU.
La Russie et le Pakistan ont indiqué mardi avoir évacué des centaines de leurs ressortissants, après des annonces similaires ces derniers jours de nombreux pays.
Plus de 330.000 personnes ont été déplacées et 100.000 sont parties vers les pays voisins, selon l'ONU qui s'attend à huit fois plus de réfugiés. Ceux qui restent endurent des pénuries d'eau, d'électricité et de nourriture à Khartoum.
Le conflit a plongé le pays, l'un des plus pauvres au monde, dans une "véritable catastrophe", selon l'ONU.
Avant l'annonce de la trêve par Juba, l'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, avait indiqué que les deux belligérants s'étaient dits "prêts à entamer des discussions techniques" qui "pourraient se tenir en Arabie saoudite".
Mais elles ne se feront "pas en face à face" et un retour aux négociations politiques ne sera envisageable qu'après une véritable trêve, a-t-il martelé.
Lors de leur putsch de 2021, Burhane et Daglo avaient évincé ensemble les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir deux ans plus tôt. Mais ils se sont divisés sur la question de l'intégration des FSR dans l'armée.
Après les autorités saoudiennes, un émissaire du général Burhane a rencontré les autorités égyptiennes et la Ligue arabe. Lui aussi a plaidé pour que la communauté internationale négocie une trêve.
Par CHEIKH TIDIANE NDIAYE (Pulse Sénégal)