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Gana a-t-il fait le meilleur choix ? [Opinion du Contributeur]

Si l’homosexualité est une orientation sexuelle qui existe depuis la nuit des temps, ce sont ces dernières années qu’elle est au cœur de tous les débats. Dans certains pays, l’homosexualité est légale et l’homophobie est un délit passible d’amendes en cas de condamnation. En France, c’est une loi votée en 2004 contre les discours à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap qui protège les homosexuels. Pourtant le 14 mai, le sénégalais Idrissa Guèye évoluant au PSG, aurait refusé de porter un maillot floqué des couleurs de l'arc-en-ciel pour la journée en soutien aux droits LGBTQ(Lesbien, Gay, Bisexuel, Transexuel, Queer), en Ligue 1. Cet acte décrié par la presse française comme un acte d’homophobie anime la Toile depuis maintenant 1 semaine. Le joueur a t-il fait le bon choix ?

Gana Gueye/NICOLAS MESSYASZ/SIPA
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Chaque 17 mai, le monde entier célèbre la journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie qui est une manière de rappeler l’ensemble des actions en faveur des droits et de la protection des personnes LGBT. Pourtant, la veille, lors du match du PSG contre Montpellier, Gana a été écarté à sa demande de la feuille de match bien qu’il était apte physiquement à jouer. Cette décision que le PSG a traité de "personnelle" a été considérée par la presse et les politiques françaises comme de l’homophobie et une atteinte aux droits des homosexuels. Les vagues de soutien ne se sont pas faites attendre surtout de la part du Sénégal, son pays d’origine, notamment à travers le président Macky Sall. D’autres internautes, d’autres pays l’ont aussi soutenu rappelant la liberté d’expression. Alors que d’un côté, nous avons les inquisiteurs de l’homophobie qui veulent des explications de la part de Gueye, d’un autre côté nous avons ses avocats autoproclamés qui disent le soutenir contre vents et marées. Malgré toute cette polémique, il a été appelé par son entraineur à disputer le match du PSG face au FC Metz au Parc des Princes le samedi 21 mai.

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L'homosexualité est dépénalisé dans 16 pays africains dont le dernier est le Botswana. Dans certains pays, les peines vont de l'emprisonnement à la peine de mort. Le Sénégal, pays de Gana Guèye est à 95% musulman et les guides de cette religion sont clairs sur la prohibition de l'homosexualité. En janvier 2022, une proposition de loi introduite au parlement sénégalais et visant à renforcer les lois existantes à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) a été rejetée. Ceci pour montrer la position tranchée des sénégalais sur la question. En Côte d'Ivoire, en novembre 2021, les députés ivoiriens ont refusé d'adopter la loi portant orientation sexuelle. Dans l'affaire Gana Guèye, Souleymane Jules Diop, ministre délégué permanent du Sénégal auprès de l'UNESCO, a donné son avis sur le plateau du journal Afrique de TV5MONDE. Il a défendu l'international Sénégalais en faisant appel à la déclaration universelle des droits de l'homme, notamment en ses articles 10 et 18. Ces articles stipulent clairement que "quelqu'un peut refuser d'accomplir un acte quand cet acte est contraire à ses convictions religieuses, à ses croyances…" Toujours selon le ministre, cette même déclaration est reprise dans la constitution française de 1946, qui elle aussi dit la même chose, qui sera d'ailleurs confirmé en 2001. Le ministre continue pour dire que "Idrissa Gueye doit jouer au foot et non soutenir des causes. Il est payé pour jouer au foot et il le fait très bien. Ne lui demandons pas autre chose".

Que ce soit le meilleur ou le mauvais choix, Gana Guèye a pris une décision qui ne trahit pas ses convictions et d'ailleurs, il l'assume. Depuis, il ne s'est toujours pas excusé comme l'a demandé la Fédération Française de Football. Certes, l'homophobie est un délit en France mais refuser de porter un maillot floqué aux couleurs du mouvement LGBT n'est pas de l'homophobie. Si on doit respecter les droits des homosexuels, on doit aussi respecter le choix de ceux qui ne veulent pas s'affilier à ce mouvement. Gana n'a jamais eu de propos discriminants ni d'actes déplacés à ce sujet. C'est donc un acharnement gratuit. On n'oblige pas à soutenir la cause noire ou le #BlackLivesMatter, c'est aussi pareil dans le cas Gana. En ce qui concerne les sanctions, rien n'est définitif mais pour l'instant, il n'y a eu aucune sanction même si Valérie Pécresse en demande une.

Tant que le choix individuel ne fait de mal à personne, il est important de le respecter.

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